Haïti parmi les trois pays les plus affectés par des événements météorologiques extrêmes

Dans un article de Nancy Roc publié par le Nouvelliste ce matin, lit-on Haïti fait partie des trois pays à avoir été le plus affectés en 20 ans par des événements météorologiques extrêmes, qui devraient se multiplier avec le réchauffement du globe. Une donnée très importante, une donnée triste, mais pas surprenante qui est sortie de la conférence climat de Paris (COP21).

En effet, Haïti, le Honduras et la Birmanie sont les trois pays en tête des 10 pays les plus touchés sur cette période, neuf sont des nations en développement à plutôt bas revenus, précise le rapport annuel du thinktank Germanwatch, publié en marge de la COP21 à Paris.

«Au total, 525 000 personnes ont été tuées par environ 15 000 événements extrêmes, en particulier les ouragans, et les pertes s’élèvent à plus de 2,97 trillions de dollars, entre 1995 et 2014 », précise le rapport scientifique. Le trio de tête est suivi par les Philippines, le Nicaragua, le Bangladesh, le Vietnam, le Pakistan, la Thaïlande et le Guatemala.

Le classement du think­tank Germanwatch et le réseau d’ONG Climate Action NetworkEurope

2015 a été réalisé en fonction d’« indices de risque climatique », soit « le niveau d’exposition et vulnérabilité aux événements extrêmes », qui prend en compte le nombre total de victimes et en proportion de la population, les pertes de revenus totales et par point de PIB et, enfin, le nombre d’événements météorologiques.

Philippe Bayard, Président de la Société Audubon Haïti (SAH) n’est pas indifférente par au cauchemar que représente l’environnement haïtien et sa biodiversité extrêmement menacée.

Avec seulement 1% restant de ses forêts primaires, Haïti est proche d’une extinction de masse de sa riche biodiversité. A titre d’exemple, 92 % des populations d’amphibiens d’Haïti sont répertoriés comme étant menacées et en danger de disparition. La disparition alarmante des forêts en Haïti a entraîné des inondations et des sécheresses dévastatrices, une forte diminution de l’eau potable et des pertes en vies humaines incalculables.

Plus loin, selon le Plan National de Développement du Secteur Energie, le bois de feu et le charbon de bois représentent 75% de la demande énergétique, tournée essentiellement vers la cuisson avec un faible niveau d’efficacité de l’ordre de 22% pour les réchauds traditionnels et de 30% pour les réchauds améliorés. L’exploitation irrationnelle de cette biomasse a réduit presque à néant la couverture végétale du pays, malgré les plans, malgré les programmes, malgré les colloques, malgré les « e » du Président dont « Environnement ».

Résultats? Haïti parmi les  trois pays les plus affectés par des événements météorologiques extrêmes dû à la précarité de son environnement et la mauvaise gestion de ce dernier. Bref, L’avenir de ce pays dépend de la façon que nous gérons son environnement, dans le comportement que nous affichons vis-à-vis de la nature, sinon les catastrophes naturels, la sécheresse, nous affecteront davantage, et tueront plus et plus encore.

 

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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