Haïti-Économie: Préoccupation récente de la Banque mondiale pour éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2013…
Le président du Groupe de la Banque mondiale, le Dr Jim Yong Kim, a présenté cette semaine un programme ambitieux pour mettre fin à l’extrême pauvreté dans le monde et renforcer la croissance solidaire, lors d’un discours à l’université de Georgetown à Washington.
‘’Mon message est le suivant : un monde sans pauvreté est à notre portée. Mais pour réussir nous devons prendre certaines décisions difficiles et changer notre façon de travailler ensemble’’ a martelé le numéro 1 de la Banque mondiale.
Pour orienter l’action du Groupe de la Banque mondiale et stimuler une prospérité partagée, deux objectifs vont être fixés au niveau de l’institution. Il faut dire que ce ne sont pas des objectifs que la Banque réalisera elle-même. Ce sont des objectifs qu’atteindront les partenaires de cette dernière, c’est-à-dire les 188 pays membres, avec le concours de l’ensemble de la communauté internationale du développement.
Le premier objectif est de mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030. ‘’Cet objectif étant désormais à notre portée, nous voulons fixer un calendrier volontariste pour concentrer nos efforts et en maintenir un sentiment d’urgence’’ a déclaré Dr Kim.
L’horizon 2030 est particulièrement ambitieux. Selon Jim Yong Kim, pour atteindre l’objectif de 2030, nous devons réduire la pauvreté mondiale de moitié une fois, la réduire de moitié une deuxième fois, et la réduire pratiquement de moitié une troisième fois, le tout en moins d’une génération. Si les pays peuvent le faire, la pauvreté absolue sera ramenée en deçà de 3 %. Les économistes de la banque ont fixé ce seuil parce qu’en deçà de 3 %, la nature du défi de la pauvreté changera fondamentalement dans la plupart des régions du monde.
Les experts de la Banque mondiale ont identifié trois facteurs qui seront nécessaires pour obtenir ce résultat extraordinaire :
Premièrement, pour atteindre cet objectif, il faudra accélérer les taux de croissance observés au cours des 15 dernières années et, en particulier, assurer une croissance forte et soutenue en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Deuxièmement, il faudra déployer des efforts pour promouvoir l’inclusion et réduire les inégalités et pour s’assurer que la croissance entraîne la réduction de la pauvreté, surtout par la création d’emplois. Et troisièmement, il faudra éviter ou atténuer les chocs éventuels tels que les catastrophes climatiques ou de nouvelles crises alimentaires, énergétiques ou financières.
La réalisation de ces objectifs nécessitera un surcroît de ressources. Cette année, le Groupe de la Banque mondiale (BM) négocie avec ses partenaires la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA), le guichet de financement de la BM pour les 81 pays les plus pauvres, incluant Haïti.
Cette nouvelle préoccupation de la BM pour éradiquer l’extrême pauvreté dans le monde aurait du être manifestée également du côté des autorités haïtiennes, pour réduire cette vague de pauvreté en Haïti qui assombrit le nombre d’Haïtiens en situation d’insécurité alimentaire.
Mais l’atmosphère n’est pas encore favorable. D’un côté, ce sont des actions ponctuelles de plus en plus questionnées comme la performance du PNCS (Programme National de Cantine Scolaire) dont les employés demandent la démission de la directrice actuelle. Et puis, les autorités donnent l’impression d’être plus intéressées a s’entredéchirer qu’à penser à la réduction de la pauvreté. On l’a vu encore clairement hier au Parlement où, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, un ministre a été officiellement expulsé de l’enceinte législative, ce que le gouvernement n’a pas évité. Réduction de l’extrême pauvreté en 2030: une perspective encore impossible pour Haïti, à moins que le niveau de gouvernance change radicalement.
Riphard Serent
Vision 2000