Haïti/Culture : 1er et 2 Novembre, les haïtiens ont commémoré la fête des Morts
Les 1er et 2 novembre sont toujours consacrés à la Fête des morts ! Les fidèles catholiques et les vodouïsants célèbrent, à leur manière, ce rendez-vous annuel et sacré. Les cimetières, principaux pôles d’attractions des fêtards, ont été, cette année encore, le théâtre de rituels exécutés en l’honneur des divinités associées à la Mort. Dans l’espace culturel haïtien, les saints et les loas seront invoqués tant par la prière que par d’autres formes d’incantations.
Le premier jour de novembre est consacré à la fête de La Toussaint. Les fidèles catholiques vénèrent en cette occasion leurs saints et entretiennent la mémoire d’un membre cher de leur famille décédé. La bougie et le café sont, entre autres, les ingrédients utilisés au moment de s’adresser aux défunts dans les cimetières…
Des recherches effectuées sur l’origine de « La Toussaint» font état d’une fête non biblique.
L’origine de ces pratiques remonte à d’anciens peuples et est beaucoup plus païenne que catholique. En effet, en 500 av. J-C, le monde celte ne se limitait pas uniquement aux régions que sont aujourd’hui la Bretagne, l’Irlande, le pays de Galles ou l’Ecosse mais s’étendait jusqu’à l’Auvergne et même l’Europe centrale. La vie quotidienne de ces tribus était inscrite dans un calendrier qui se comptait, non en jours, mais en nuits, l’année finissant le 31 octobre, date approximative du changement de climat entre l’été et l’hiver. Ainsi, à la pleine lune la plus proche du 31 octobre, les populations célébraient la fête de Samhain, défaite de Muck Olla, dieu du soleil, de l’été, des moissons et donc dieu de la vie, face au dieu Samhain, dieu des ténèbres, des nuits longues et froides, dieu de la mort. Cette célébration servait d’exutoire à la peur qu’engendrait dans ces populations paysannes la perspective de l’hiver et de la famine possible. Et comme Samhain triomphait, on disait qu’il emmenait avec lui sur la terre les âmes des défunts de l’année qui revenaient hanter les chaumières.
Cette société celte etait dominée par une caste de décideurs politico-spirituels, celle des druides, instruits de sciences et de magie, qui parcourent la campagne les nuits de Samhain pour percevoir l’impôt dû aux sacrifices du dieu de la mort. Les paysans payent donc en espèces ou en nature, sous la menace de recevoir un mauvais sort de la part des druides, qui tiennent ces populations par la peur et la superstition. Ensuite commencent les nuits de Samhain qui pouvaient durer pendant deux semaines à compter du 31 octobre et au cours desquelles des cérémonies de sacrifices assemblaient les populations autour de feux nocturnes pour y immoler des animaux, des esclaves ou des prisonniers ennemis, dans l’optique d’apaiser le dieu dont on craignait la puissance néfaste.
De même, les participants se couvraient de peaux de bêtes (n’est ce pas une similitude des costumes d’Halloween?) pour apaiser ou effrayer les mauvais esprits et pensaient les tenir loin des feux en faisant le plus d’agitation possible : cris, danses et chants pour les éloigner.
Puis les druides clôturaient les cérémonies en étouffant le feu sacré qui brûlait toute l’année sur l’autel des sacrifices, avant de le rallumer avec des branches du chêne lui aussi sacré. Enfin, chaque chef de famille emportait dans sa maison des braises dudit foyer, afin d’y entretenir lui aussi ce feu au long de l’année.
Notons qu’une autre fête de ce genre était célébrée dans la Rome païenne antique appelée »Fête des Lemuria ».
La mythologie romaine assimile les lémures aux âmes damnées d’hommes et de femmes ne pouvant trouver le repos car ils ont connu une mort tragique ou particulièrement violente. Ils reviennent souvent hanter les demeures des vivants. Pour les mettre en fuite (car leur révocation n’est pas possible), le peuple romain célébrait la fête dite de Lémuria les 9, 11 et 13 mai. Des fèves noires (plantes annuelles légumineuses de la famille des Fabaceae) étaient ainsi jetées par-dessus l’épaule gauche de chaque père de famille dans chaque foyer. Les croyances rapportent que les fèves représentent la nourriture des morts. Cette pratique vise à apaiser d’éventuelles apparitions pour épargner les vivants.
Ensuite afin de précipiter leur déroute on frappait de grands vases d’airain toute la nuit durant.
Pendant la célébration, les mariages étaient interdits et tous les temples étaient condamnés
La fête de la Toussaint célébrée aujourd’hui par l’Église Catholique est apparue à des dates variées selon les lieux. Cette fête a longtemps eu lieu après les fêtes de Pâques ou suite à la Pentecôte. Au ve siècle, elle est célébrée en Syrie le vendredi de Pâques. À Rome, au ve siècle également, une fête en l’honneur des saints et martyrs était déjà célébrée le dimanche après la Pentecôte.
Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire chrétien, le pape Boniface IV le consacra, le 13 mai 610, sous le nom de l’église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait ainsi faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le 13 mai, date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs.
C’est peut-être à partir du viiie siècle qu’elle est fêtée le 1er novembre, lorsque le pape Grégoire III dédicace, en l’honneur de tous les saints, une chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Vers 830, le pape Grégoire IV ordonne que cette fête soit célébrée dans le monde entier. Pour certains, c’est à l’occasion de cette décision, prise en 835, que la fête de la Toussaint est fixée au 1er novembre. Sur le conseil de Grégoire IV, l’empereur Louis le Pieux institua la fête de tous les saints sur tout le territoire de l’empire carolingien.
La fête des Guédés en Haïti
La fête des Guédés, commémorée les 1er et 2 novembre, est typique de la religion vaudou en Haïti. Dans la mythologie du vaudou, les Guédés représentent les esprits de la Mort. En cette occasion, les vaudouïsants organisent des cérémonies en vue de célébrer leurs dieux de la mort manifestés sous plusieurs appellations différentes: Les »Barons » (Baron Samedi, Baron Criminel, Baron Lacroix et Baron Cimetière) qui représentent le Chef du cimetière et des Guédés (attribué en général au premier homme enterré au cimetière) , »Grann Brigite », Épouse de Baron (première femme enterrée au cimetière également), ensuite les »Guédés » manifestés sous différentes appellations également: Brave Guédé, Guédé Nibo, Ti pis la croix, Jean Simon, Demèplè, Guédé Fouillé, Guédé Loraj, etc…
Cette célébration traditionnelle donne lieu à des moments d’exaltation phénoménale. En pleine rue les vaudouïsants chevauchés des Guédés et munis de leur bouteille d’alcool, dans laquelle se trouve une quantité importante de piments préparée à cet effet plusieurs jours à l’avance, se livrent à des mouvements de danse, avec des gestes érotiques frisant l’indécence, boivent du rhum local (clairin trempé avec du piment), mangent du piment et lancent à tout bout de champ des propos ronflants et obscènes. Autant de réactions qui caractérisent le comportement du Guédé. Dans le panthéon du vodou, il s’agit de l’un des dieux hérités de la période précolombienne, selon des ethnologues haïtiens.
Les couleurs embellissent le décor planté pour le déroulement des manifestations de Guédés. Leurs couleurs traditionnelles sont le noir et le violet. Le déguisement de Guédé Nibo est composé de trois couleurs : le noir, le mauve et le blanc. Le Guédé Nibo est reconnu comme étant le protecteur des morts vivants.
Le Guédé a d’abord été une fête rurale populaire transférée progressivement dans les milieux citadins en Haïti. On assiste chaque année à une forte affluence d’individus dans les cimetières de la zone métropolitaine particulièrement à Port-au-Prince et à Pétion-Ville (cimetière qui n’existe plus). Le même phénomène est également observé dans d’autres villes du pays.
Les participants à la manifestation des Guédés proviennent aussi bien des couches défavorisées que des classes moyennes. Certains pratiquants qui vivent à l’étranger n’entendent pas négocier ce rendez-vous.
Il semblerait toutefois difficile de confirmer la participation ouverte des membres de la bourgeoisie haïtienne dans ce type de manifestations. Une frange de cette classe se contente de commémorer La Toussaint dans le strict respect des normes catholiques.
Tout compte fait les fidèles catholiques et les vodouïsants utilisent les cimetières comme espace commun d’adoration les 1er et 2 novembre. Cependant, leurs présences respectives y sont nuancées par leurs motivations qui sont profondes et variées. Les uns vénèrent les Saints et rendent hommage à des parents disparus tandis que les autres honorent leurs dieux de la Mort. Il faut noter en outre que des cérémonies vodouesques (Danses Loa en créole) sont célébrées tout au long du mois de novembre par les »Hougans » et »Mambos » dans leurs »péristyles » afin de vénérer et de remercier les »Loas » pour leur bienfait et protection octroyés le long de l’année. A rappeler parallèlement que les vaudouïsants ne sont plus légalement protégés par la loi dans l’exercice des pratiques liées à leur croyance puisque le gouvernement et la législature actuels ont décidé d’abroger l’article 297 de la constitution de 1987 qui donnait plein droit aux adeptes du vaudou d’exercer leur croyance à travers le culte de leurs ancêtres et de leurs dieux (réf. article : https://radiotelevision2000.com/home/haiti-religion-le-vaudou-ne-serait-plus-protege-par-la-constitution-amendee.
Vidéo de vaudouïsants chevauchés par les Guédés au cimetière de Port-au-Prince le 1er novembre dernier:
(Source: »Le Nouvelliste »)
Recherches: Daniel Daréus
Sources: http://www.pyepimanla.com / http://www.blogdei.com / http://fr.wikipedia.org
Image en vedette: http://www.fait-religieux.com
Image dans le texte: http://www.parismatch.com
Vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=DDutbNTT-4c&list=PL8E0EE625818362FE&index=1&feature=plcp
Depi c moun kap fete mo yon se yo ki nan plus mize sil te bon konsa c patap nou kitap pimal sil te bon konsa pouki c sal poun mache devanl pran lari al mande ouve je nou haiti c sak fe pays a toujou pimal le nal ddvan bonDieu nou vin prop e santi bon viv jesus pou haiti
Ce reportage sur la fête des morts en Haiti est bien filmé, la seule chose qui me parait contradictoire au niveau du langague audio-visuel j’ai remarque des plans « ZENITAL » qui diminue la grandeur de certains personnages je veux parler des danseurs y compris danseuses.
Georges, yo fete fèt mò nan tout peyi sou latè, sa wap di a la sanble »incohérent », nan pwen yon peyi sou latè ki pa gen pòv ou byen moun kap mande. Epi, se degizman moun ki gen lwa Gede yo pran ki fèw kadi nou sal epi se nan kad yon selebrasyon kiltirèl ke Gede yo mande »1 pyas » ou »yon ti je kreve » men gade lot pèleren ki vin asiste seremoni an se an blan ou byen an nwa pifò lòt yo ye. An touka m pa konn nan ki relijyon ou ye men si se pou »indecence » de jan nou dwe konpòte nou monchè fòk ou ta eksplike konpòtman wa David lè li te wè »l’Éternel » te beni kay »Obed-Édom », paske nan 2 samuel 6, se toutouni li tap danse devan »l’Éternel » ak tout sevant li yo tèlman l te kontan epi se yon fason li di poul te montre li pat anyen pase sa nan zye pal »d’abord » jiskaske pitit fi SaÜl la te sezi.
C’est bien malheureux que les vodouisants et les catholiques continuent a persister dans ces pratiques oubliant la grace que Dieu les accordent.
Ces pratiques plongent la pays beaucoup plus dans la pauvrete et isolent de plus en plus la majorite de nos concitoyens de leur patrie.
C’est bien triste qu’il en soit comme cela
Mercily, Tous les pays du monde célèbrent la fête des morts d’une manière ou d’une autre. Quel est le problème avec Haïti qui le fait à sa manière selon ses us et coutumes. Est-ce un problème de stéréotype ou de cliché ou encore est ce que la religion a eu le pari de nous transformer en des gens fabriqués à leur manière? Pourquoi vous ne le dites pas pour les africains qui les vénèrent autant que nous le faisons.
Vous parlez comme si vous étiez le dépositaire légal des attributs de Dieu et qu’il vous a conféré les droits uniques quand à la manière et la forme de célébrer ses attributs ou encore au niveau de conscience que les gens peuvent percevoir Dieu dans ses multiples aspects?
Réveillez-vous cher monsieur et ouvrez votre esprit!!!
Yon KESYON souple. Eske gen yon moun ki ka eksplike m poukisa yo lave devan yo ak dlo a. Epi kisa yo mete ladan l mesi anpil. Mezanmi, sispan kritike sa ki gen pou we ak koutim nou. Isit MEKSIK yo fe l pi mal. Jan yo selebre fet mo sanble ak vodou. Li pa gen anyen ki mal. Sa se yon bagay ki ka atire touris. M DI MESI ANPIL POU VISION 2000 POU BEL REPOTAJ SA. BON TRAVAY MESYE.
Se pa dlo, se piman ki tranpe depi plizyè jou davans nan kleren ki nan boutèy la. Yon moun òdinè san »Lwa » Gede a nan tèt li paka sipòte sa, tout pati seksyèl li tap anvlimen tèlman li tap brile l’. Poukisa yo lave l’ la ak piman se 1 long istwa, petèt m’a pibliye 1 atik sou sa yon lòt okazyon. Men jan ou wè y’ap danse a (Banda), se menm jan ak »La Danse du soleil » ke yo fè nan anpakèt tribi endyèn nan le monn, »Le mouvement ondulatoire d’une couleuvre » donc des ondes (électromagnétiques, etc..), » La forme de la Spirale » se menm jan Roi David t’ap danse toutouni devan l’Eternel tèlman li te kontan nan 2 samuel chapitre 6 la.
Gen 1 pakè analoji m te ka kontinye evoke la, men 1 jou jan mwen di w George na pale plis sou sa. an atandan mwen ta swete ou li atik sa ki kaw baw plis enfòmasyon sou 1 seri de danje ki »imminent »: https://radiotelevision2000.com/home/usanasa-previsions-la-grande-devastation-quand-les-scientifiques-deviennent-prophetes-de-mauvaise-augure/
Gede,c nanm nu,kilti nu,bon pou kisa nap diskriminenl konsa??ow mw renmen we lè nap pran poz nu konsa