Caraïbes/Haïti-Économie: Situation du marché du travail et de la pauvreté dans la région Latino-Américaine et Caribéenne…
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Commission Economique de l’ONU pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPALC), ont présenté conjointement cette semaine une étude pionnière qui analyse le lien entre le marché du travail et de la pauvreté rurale dans la région latino-américaine et caribéenne.
En effet selon l’étude, la précarité et l’informalité sur le marché du travail sont deux des facteurs qui contribuent le plus à enfoncer environ la moitié de la population rurale de la région dans la pauvreté, en dépit de la croissance économique qu’a connu la région ces dernières années.
Moins de la moitié des pauvres dans les zones rurales ont accès aux marchés formels du travail et dans le pire des cas, ce chiffre tombe à 2% seulement dépendamment du pays, selon l’étude intitulée ‘’politiques de marché et pauvreté rurale dans la région’’, réalisée par les trois agences de l’ONU.
La FAO, l’OIT et la CEPALC soulignent que le nombre de personne en situation de pauvreté dans la population rurale est passé de seulement 60% en 1980 à 53% en 2010, malgré l’augmentation des exportations agricoles, l’essor agricole et la croissance économique de la région durant ces 10 dernières années.
Les organismes expliquent dans leur rapport que le lien entre la précarité de l’emploi et de la pauvreté rurale est donné, entre autres facteurs, par la faiblesse des institutions du marché du travail, tels que l’absence ou la défaillance du salaire minimum, protection sociale, syndicalisation et le recrutement de main-d’œuvre.
En outre, il existe des problèmes structurels qui contribuent à la reproduction de la pauvreté des travailleurs ruraux, parmi lesquels comprennent le travail des enfants et de la discrimination contre les femmes.
«Les femmes représentent 20% de la main-d’œuvre agricole en Amérique latine et dans les Caraïbes et jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire.
Cependant elles n’ont pas un accès égal aux ressources et sont victimes de discrimination sur le marché du travail, à la fois en termes de leurs salaires et leurs conditions de travail », a déclaré le Représentant régional de la FAO, Raúl Benítez.
«Le grand nombre de personnes travaillant dans le secteur informel rural indique la présence d’un important déficit de travail décent dans notre région », a indiqué de son coté Elizabeth Tinoco, directrice régionale de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Pour Alicia Barcena, Secrétaire exécutif de la CEPALC, ‘’Il est essentiel que les gouvernements de la région pratiquent des politiques qui poussent à l’augmentation de la productivité, complétées par des politiques visant à améliorer le fonctionnement du marché du travail rural, afin de s’assurer les gains de productivité se traduisent en de meilleurs revenus du travail pour une réduction nette de la pauvreté « .
Le rapport indique que les pays devraient renforcer leurs institutions et politiques publiques de manière à contribuer à un meilleur fonctionnement du marché du travail pour que l’emploi rural soit vecteur de réduction de la pauvreté.
Des préoccupations véritables pour le marché du travail et la pauvreté dans la région qui ne sont pas vraiment les caractéristiques du marché du travail haïtien. Haïti est en effet un cas atypique avec différents projets populaires mis en œuvre, des petits projets qui n’ont rien à voir avec une vision stratégique de développement d’Haïti pour ses zones rurales et pour l’amélioration des conditions de vie avec des emplois décents et durables.
Riphard Serent
Vision 2000