Les catastrophes augmentent jusqu’à 400% dans la région en quatre décennies
Écrit par Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000
Au cours des derniers jours, plusieurs pays d’Amérique latine ont été touchés par des catastrophes naturelles, d’un cote le séisme du Mexique, d’un autre les ouragans qui ont dévastés des iles de la Caraïbes comme St Martin, St Barthelemy ou Barbade et autres. Cela conduit des autorités politiques et des chercheurs à se demander ce qui se passe dans la région.
Certains experts attribuent la taille et l’augmentation de ces catastrophes au changement climatique, d’autres estiment que cela n’a rien à faire. Mais la vérité est que les phénomènes augmentent.
Ceci est mis en évidence par la récente étude publié en avril dernier par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) sous le titre « Les catastrophes, la croissance économique et la réponse fiscale dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, 1972-2010 ».
L’analyse effectuée par le Coordonnateur de l’Unité pour le Développement Durable et l’Evaluation de la CEPAL, Omar Bello, contient des données alarmantes. Il indique que, dans la période 1970-2010, les catastrophes ont augmenté de 410% en Amérique centrale et de 372% dans les Caraïbes. En Amérique du Sud, l’augmentation était de 288%.
L’auteur explique que, dans la période mentionnée, il y a eu 1 737 désastres en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont 1 392 étaient d’origine climatique soit 80%, 227 d’origine géologique (comme les tremblements de terre) et 118 d’origine biologique.
Au cours des quatre décennies analysées, il y a eu environ 10 271 catastrophes dans le monde, dont plus de 16% ont eu lieu dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ajoute l’auteur.
Sans aucun doute, les catastrophes, qu’elles soient d’origine climatique, géologique ou biologique, ont un impact sur les économies des pays. Selon l’étude de la CEPALC, les Caraïbes sont la région où les dommages causés par cette cause ont représenté un pourcentage plus élevé du produit intérieur brut (PIB), dépassant 8% en six occasions. A rappeler que le séisme de 2010 représentait près de 120% du PIB de 2009 de l’économie haïtienne et l’ouragan Matthew 22%.
Les catastrophes détruisent, accélèrent la pauvreté et nuisent énormément au développement notamment dans les pays qui n’ont pas de structure, infrastructures et institutions adéquates et solides pour répondre aux catastrophes notamment en termes de récupération et reconstruction. Haïti est un exemple parfait.