PCV13: nouveau vaccin introduit dans le calendrier vaccinal

Le vaccin anti-pneumococcique (PCV13), qui protège les enfants contre la pneumonie, la méningite, la sinusite, l’otite et la septicémie, vient d’être introduit dans le calendrier vaccinal haïtien. La cérémonie d’introduction a eu lieu ce lundi 29 octobre, à l’hôtel Marriott, devant un parterre d’invités, dont des membres de la Société haïtienne de pédiatrie qui exigeaient la disponibilité de ce vaccin dans le programme national de vaccination.

« En rendant disponible ce vaccin pour tous les enfants haïtiens, un grand pas est désormais franchi non seulement vers plus d’équité en santé, mais également vers la réduction de la morbidité et de la mortalité dues au pneumocoque chez nos enfants de moins de 5 ans », a déclaré la ministre de la Santé publique et de la Population, le Dr Marie Gréta Roy Clément.

La cible, ce sont les enfants qui n’ont pas atteint l’âge d’un an. Ils doivent recevoir trois doses pour se protéger contre le pneumocoque: la première à 6 semaines, la deuxième à 10 semaines et la dernière à 14 semaines. Le pneumocoque est une bactérie siégeant dans la gorge des humains. Elle se transmet d’homme à homme par les gouttelettes de secrétions venant des narines et de la gorge.

En Haïti, le vaccin anti-pneumococcique n’était réservé jusqu’ici qu’aux parents qui pouvaient payer 5 000 gourdes ou plus pour se le procurer, souligne la ministre dans son intervention. Les enfants issus de parents pauvres les plus exposés aux risques de mourir de pneumonie étaient exclus alors que les infections respiratoires en Haïti dont les pneumonies sont classées parmi les premières causes d’hospitalisation et de décès chez les enfants de 5 ans.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année, la pneumonie associée à la diarrhée tue environ 2 millions d’enfants de moins de 5 ans à travers le monde.

« Cette démarche (l’introduction du vaccin) vise à assurer la couverture universelle en santé. Le MSPP accorde une grande importance à la prévention et promotion de la santé… Et pour répondre aux objectifs de développement durable, la vaccination complète de nos enfants demeure l’une des interventions les plus efficaces », a ajouté la titulaire du MSPP, qui appelle à la collaboration de tous pour sensibiliser à l’importance de la vaccination.

La directrice du programme élargie de la vaccination, le Dr Paule-Andrée

Louis-Byron a assuré que les vaccins sont déjà disponibles dans les centres de santé et les hôpitaux. Elle encourage les parents à aller faire vacciner les enfants. Elle insiste sur le fait que tous les enfants doivent recevoir trois doses. Pour la fin de l’année, 50 000 enfants sont attendus pour être vaccinés. En 2019, on prévoit de vacciner 250 000 enfants et en 2020, 260 000 enfants. Chaque année, les autorités espèrent voir à la hausse le nombre d’enfants vaccinés.

S’il est vrai qu’en matière de campagne de vaccination menée, Haïti devance ses voisins de la région, mais les résultats tardent à être palpables. « Nous n’avons pas constaté de progrès en matière de vaccination à travers le pays au cours des 5 dernières année. Cette réduction vaccinale est une préoccupation… », a indiqué l’ambassadeur américain en Haïti, Michele Jeanne Sison. Le gouvernement américain est l’un des partenaires financiers du MSPP.

La diplomate a par ailleurs rappelé que la vaccination constitue un facteur important dans la prévention. Elle a souligné l’importance pour le gouvernement d’allouer des fonds nécessaires au ministère de la Santé publique et la Population (MSPP). Après avoir félicité le gouvernement pour avoir pris le leadership du financement des vaccins traditionnels du programme national de vaccination du MSPP, elle encourage l’État haïtien à maintenir ce financement et l’exhorte à accroître le budget de la santé.

Pour ce nouveau vaccin, l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI) assure de financer les doses. Homero Hermandez, représentant de GAVI en Haïti, a informé que le financement s’élève à hauteur de 2, 1 millions de dollars américains.

Edrid St Juste

Le Nouvelliste

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