La première école publique d’Haïti dotée d’un laboratoire de sciences : un titre qui fait sourire et qui fait réfléchir
En lisant le Nouvelliste ce matin, je suis tombé sur un article titré « Lycée Marie Jeanne : la première école publique d’Haïti dotée d’un laboratoire de sciences ».
A première vue, je me suis dit, que c’est une bonne nouvelle de savoir qu’un lycée soit doté d’un laboratoire scientifique. Microscopes, loupes, kits et équipements permettront aux élèves de mieux allier la pratique aux cours théoriques reçus dans les salles de classe. Des matériels de chimie, de physique, de géologie et de science sont également présents. Notamment de la verrerie avec des tubes à essai, des burettes et pipettes, des fioles, des balances et des charriots, des baromètres, des nanomètres, des microscopes et thermomètres, des modèles biologiques en plastique, et des balances électroniques. Un ensemble de matériels et équipements pour répéter le Nouvelliste qui seront a la disposition des élèves pour un meilleur niveau d’apprentissage.
Très bonne nouvelle dans un monde où la technologie a déjà pris sa place dans les systèmes d’éducation des pays développés pour augmenter le niveau de performance et pour améliorer la compétitivité des élèves.
L’autre aspect intéressant de la question, c’est que ce projet a été porté et financé par des anciennes élèves de l’école qui évoluent à l’étranger, un exemple vivant qui prouve que de bonnes réalisations peuvent être faites sans nécessairement l’implication de l’État du pays. C’est un message de la responsabilité citoyenne.
Mais cette nouvelle est aussi triste, car en 2015, c’est grave d’avoir la première école publique d’un pays doté de laboratoire scientifique, alors que dans un pays normal, toutes les écoles ont accès à ces équipements, donc parler de la première école publique veut dire que les milliers d’autres ne sont pas équipés de laboratoire scientifique, laissant les millions d’élèves dans la transmission de connaissance limitée, traditionnelle, a l’aide d’un tableau et de la craie dans les cours de chimie, de physique ou de biologie .
Il est temps pour donner à l’éducation sa place, pour dépasser l’objectif d’accès à l’éducation dans le sens d’augmenter la population scolarisée, mais aussi pour mettre l’emphase sur la qualité avec les équipements, matériels de travail dans la quête de performance et surtout dans la recherche de formation adaptée au monde du travail d’aujourd’hui pour des jeunes haïtiens plus productifs et plus compétitifs.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000