Sortie du Royaume-Uni de l’UE (Brexit), »un risque important » pour l’économie mondiale avec des éventuelles implications pour Haïti
La chronique d’aujourd’hui aborde cette question de »Brexit », une abréviation de « British Exit » ou »Britain Exit », évoquant l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce qui ne manquera pas de provoquer des dégâts économiques sérieux à l’échelle régionale et mondiale selon plusieurs analystes, avec, selon nous autres, des implications éventuelles pour Haïti.
La question du Brexit continue d’agiter l’actualité économique mondiale et a rebondi ce weekend dernier, à l’approche du référendum du 23 Juin prochain et surtout avec la position récente du FMI.
En effet, le FMI se positionne clairement face à cette question et croit qu’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne représenterait « un risque important » pour l’économie mondiale. Cette position a été exprimée ce weekend dernier par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors d’une conférence de presse à Londres, en Angleterre, en support aux partisans du maintien du pays dans l’UE, notamment au Premier ministre conservateur David Cameron et à son ministre des Finances, George Osborne.
« Ce n’est pas une question intérieure, c’est une question internationale », a indiqué la patronne du FMI à propos des conséquences d’un éventuel Brexit. Dans un rapport publié la semaine dernière, le FMI a estimé que le PIB britannique pourrait subir un manque à gagner compris entre 1,5% et 9,5% en cas de Brexit. D’un autre côté, l’organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) a prévenu, dans son rapport, que le PIB du Royaume-Uni serait 3% plus faible d’ici 2020 en cas de sortie du pays de l’UE, ce qui équivaudrait à un coût moyen 2,900 euros par foyer britannique, pendant que des incertitudes liées à un tel événement pèsent lourdement sur la croissance de la zone euro.
Il faut dire que la bataille est très serrée dans les sondages et les tractions. Jusqu’à hier lundi pus de 300 femmes et hommes d’affaires britanniques ont appelé au départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, tablant sur une meilleure croissance de leurs entreprises hors du giron bruxellois, dans une lettre ouverte au Daily Telegraph. Cette lettre a été publiée quelques semaines après la visite du président américain Barack Obama en Europe et quelques jours après deux interventions très remarquées dans le débat, en faveur du maintien dans l’UE. Il s’agit de celle de la Banque d’Angleterre et du Fonds monétaire international qui ont chacun prévenu qu’une éventuelle décision de quitter le navire européen pourrait, dans le cas d’un scénario pessimiste, entraîner le Royaume-Uni dans la récession et plus loin hypothéquer les négociations concernant cet accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne (Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement -TTIP).
Selon une étude récente commandée par la CBI, principale organisation patronale de l’Angleterre, si la Grande-Bretagne déciderait de quitter l’Union européenne, cela pourrait lui coûter près de 145 milliards de dollars et détruire près d’un million d’emplois.
Cette question de Brexit ne reste pas sans des implications pour un pays comme Haïti qui a de très bon rapport avec l’Union européenne comme l’un des bailleurs et partenaires les plus importants pour le pays. Donc, une sortie éventuelle du Royaume-Uni de l’UE doit en principe affaiblir ce bloc politiquement et surtout économiquement, car le Royaume-Uni est l’une des trois économies les plus puissantes de l’Europe. Donc, avec un Brexit, Haïti pourrait voir diminuer les appuis budgétaires de l’Union Européenne et constater un net ralentissement de ce bailleur dans les financements de projets de développements.
Une affaire de Brexit à suivre de très près jusqu’au référendum du 23 juin prochain.
Riphard Serent, MPA (Policy)
Economiste