Monde – Économie: Le rôle du secteur financier dans le financement du développement. Le cas du Rwanda

Dans la nouvelle mise à jour économique du Rwanda publiée cette semaine, la Banque mondiale prévoit un taux de croissance économique de 7,4% en 2015 et 7,6% en 2016 alors que en 2014 le taux de croissance était de 7%. Avec les taux de croissance projetés, la Banque mondiale prévoit une baisse du niveau de pauvreté au Rwanda pour passer d’un taux de 63% en 2011 à 54% en 2016, permettant ainsi a environ un million de personnes de laisser la catégorie de la pauvreté.

 

Il faut dire que ce niveau de croissance du Rwanda est expliqué en bonne partie par la hausse de la consommation privée et gouvernementale, qui se reflète dans la croissance accélérée du secteur des services. D’autre part, l’évolution du secteur monétaire a été favorable à l’économie. Le Faible taux d’inflation et l’appréciation du taux de change réel effectif sont devenus des conditions favorable à la politique monétaire accommodante pour soutenir l’économie par le financement», a affirmé Yoichiro Ishihara, économiste principal et Chef de l’équipe du rapport.

 

Un autre aspect qui explique la performance du Rwanda est la baisse des prix du pétrole. En effet, le rapport a observé des effets positifs sur les prix sur le marché local et  sur le volume des importations.

 

Pour que le Rwanda puisse maintenir cette croissance forte, l’investissement à moyen terme et à long terme est essentiel. Bien que le ratio de l’investissement par rapport au PIB du Rwanda qui est de 24% soit supérieur à la moyenne des pays à revenu faible et moyen, mais cet investissement est encore majoritairement financé par l’épargne étrangère, y compris l’aide.

 

L’augmentation de l’épargne intérieure dans les prochaines années constitue un vrai défi. Il est donc impératif de trouver des sources alternatives de financement internes et externes. «Les versements des travailleurs et l’investissement direct étranger sont des sources potentielles», a dit Carolyn Turk, Country Manager pour le Rwanda.

 

Le développement du secteur financier au Rwanda est essentiel pour le financement du développement, pour deux raisons. Tout d’abord, le secteur financier soutient la croissance et la mobilisation de l’épargne intérieure, notamment en améliorant l’accès au financement à moyen et à long terme. Deuxièmement, le secteur financier facilite le financement de la dette nationale et étrangère, le financement des investissements et l’accès aux marchés internationaux des capitaux.

 

Alors que les banques commerciales constituent encore la plus importante source de financement au Rwanda, leurs investissements sont limités par la maturité de leurs dettes, qui se composent principalement de dépôts locaux à court terme. Donc, le défi pour le Rwanda est la diversification des produits financiers pour arriver à fournir un financement sur le long terme, et pour un marché plus compétitif.

 

Bref ! Ce qu’il faut retenir de cette perspective économique de Rwanda, c’est que ce pays africain ravagé par la guerre civile et un génocide ethnique brutaau début des années 90 est aujourd’hui un pays politiquement et économiquement stable, qui maintient des taux de croissance dans l’ordre de 7%  annuellement. Il continue d’améliorer les conditions de vie de sa population et se prépare pour entrer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire en 2020. De notre cote, nous sommes préoccupés par les questions électorales, la crise sur la frontière et la chute de la gourde. En ce qui concerne la dépréciation de la gourde, la BRH a présenté un certain nombre de mesures qui ont été prises et d’autres annoncées qui devrait théoriquement faire calmer la pression sur le taux de change, mais sachant que la crise de la gourde est profonde et structurelle, on risque de voir les mesures sans effet, au contraire affecter négativement le crédit bancaire aussi bien que les investissements des entreprises pour accélérer le déficit de croissance et la pauvreté.

 

Etzer S. EMILE, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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