Situation des finances publiques au 30 septembre 2020
Selon les données préliminaires rendues publiques par la banque centrale sur son site web, dans la rubrique des indicateurs économiques et financières hebdomadaires, le gouvernement a clôturé l’année fiscale 2019-2020 avec des rentrées de recettes fiscales de l’ordre de 84.9 milliards de gourdes, contre une prévision d’environ 89 milliards de gourdes dans le budget précédent, soit un taux de réalisation de 95% des recettes fiscales.
Il s’agit quand même d’une bonne performance au niveau du fisc, car sur chaque 100 gourdes que le gouvernement avait prévu de rentrer il arrive à rentrer 95 gourdes.
Par ailleurs, lorsqu’on regarde les ressources totales collectées par le gouvernement, elles totalisent 191.8 milliards de gourdes, ce qui représente 96% du total de l’enveloppe budgétaire qui était prévu pour l’exercice écoulé. Ces ressources totales incluent, entre autres, des émissions de bons du trésor et des avances de la BRH.
Au niveau des dépenses, il faut dire que le gouvernement a pratiquement consommé toute l’enveloppe budgétaire de l’exercice 2019-2020, car les dépenses fiscales effectives s’élèvent à environ 198 milliards de gourdes au 30 septembre 2020.
L’écart entre les recettes fiscales et les dépenses budgétaires du gouvernement avait occasionné un besoin de financement qui était en parti honoré par la banque centrale à hauteur d’environ 43 milliards de gourdes au 30 septembre 2020.
Il faut constater que, malgré ce niveau élevé du financement monétaire au 30 septembre 2020, le taux de change continuait à baisser à l’époque sur le marché, car ces gourdes créées dans le système ont été retirées par des bons BRH et également par des injections massives de dollars dans le système bancaire.
Cette année, peut-être que c’est pour la première fois depuis des années, les résultats au niveau des finances publiques n’étaient pas si mauvais en termes de rentrées de ressources. Toutefois l’on peut toujours questionner la qualité des dépenses qui ont été effectuées au cours de l’exercice, car au niveau de plusieurs secteurs, tant dans l’agriculture, la santé et l’éducation que dans les infrastructures, on ne sent pas vraiment les résultats attendus par la population pour des impacts très concrets sur la croissance de l’économie.
Riphard Serent, MPA
Economiste