Bonjour Santé…Une fillette a été sauvée par une veine fabriquée en laboratoire.
C’est le genre de prouesse médicale qu’on ne pense digne que d’un scénario de science-fiction. Des médecins suédois ont réussi à remplacer l’un des gros vaisseaux sanguins d’une fillette de dix ans par un vaisseau fabriqué en laboratoire à partir de ses propres cellules souches. Le résultat est allé au-delà de leurs espérances.
L’enfant souffrait d’une mauvaise circulation sanguine entre ses intestins et son foie. Un problème qui peut s’avérer extrêmement grave : un blocage dans le vaisseau majeur reliant ces deux organes peut parfois même entraîner la mort. Pour contourner ce dysfonctionnement, plusieurs interventions avaient été tentées, en ayant recours, par exemple, à des greffons artificiels. Hélas, sans succès : toutes les tentatives avaient échoué.
C’est alors qu’en dernier recours les médecins de l’université de Göteborg et de l’hôpital universitaire Sahlgrenska ont essayé de fabriquer une veine à partir des cellules de la patiente elle-même. Un vaisseau a ainsi été prélevé sur un homme mort et a été « décellularisé », c’est-à-dire dépouillé de ses propres cellules en passant dans une sorte de machine à laver ad hoc : des cycles répétés d’enzymes et de détergents ont décomposé, puis lavé les cellules du donneur, laissant place nette sur un « échafaudage » de veine. Selon l’étude publiée dans le Lancet, la revue scientifique médicale britannique de référence, le vaisseau devenu « propre » a ensuite été baigné dans des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse de la jeune fille. Une expérience parfaitement concluante : les médecins ont obtenu une veine réalisée à partir des propres cellules de la fillette.
Pour les chirurgiens qui ont implanté ce nouveau vaisseau sur la patiente, le résultat est allé au-delà de leurs espérances : « La greffe élaborée à partir de cellules souches a non seulement entraîné un bon débit sanguin, mais elle a aussi apporté une amélioration frappante à la qualité de vie de la patiente. » Autre source de satisfaction pour les professeurs Martin Birchall et George Hamilton, de l’University College de Londres, « la jeune fille a ainsi pu éviter le traumatisme d’avoir des veines prélevées dans le cou ou dans la jambe, sans compter les risques que cela aurait pu entraîner dans les membres inférieurs. »
Les médecins veulent voir plus loin et espèrent pouvoir transformer cette expérience en une série d’essais cliniques complets. La médecine régénératrice a de l’avenir devant elle. Son principe même de créer des tissus vivants fonctionnels pour remplacer des tissus ou des organes endommagés, en excluant d’emblée le problème du rejet de greffe, laisse les projets les plus fous se dessiner.
Avec ce projet un peu fou, le ralentissement du vieillissement pourrait déboucher sur son arrêt, voire un rajeunissement.
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