Relancer l’investissement privé par la privatisation: la nouvelle stratégie économique du Brésil
Alors que la question de privatisation fait peur en Haïti et reste encore un sujet sensible, le gouvernement brésilien, dans son nouveau programme économique baptisé »Projet Croissance » a lancé hier mardi un vaste programme de privatisations sur lequel il entend s’appuyer pour relancer l’investissement dans un pays qui fait face à de graves problèmes économiques. A rappeler que le Brésil est la première économie de la région Amérique Latine et les Caraïbes et 9ème actuellement au niveau mondial devant le Canada.
Avec ce programme de privatisations, conjugué à l’instauration d’une politique d’austérité, le président brésilien Michel Temer, qui a remplacé Dilma Rousseff depuis sa destitution, cherche à combler le déficit budgétaire et réduire l’endettement qui a précipité la note souveraine brésilienne en catégorie spéculative, rapporté hier le quotidien La Tribune.
« Nous devons ouvrir le pays au secteur privé parce que l’Etat ne peut pas tout faire », a déclaré le président brésilien à ses ministres lors de la présentation de son programme « Projet croissance ».
Le gouvernement brésilien a prévu de céder d’ici mars des licences d’exploitation pour 4 aéroports et de concéder d’ici 2017 des droits d’exploitation des routes fédérales dans le Centre-Ouest et dans le Sud et espère relancer l’intérêt du secteur privé en modifiant la législation qui prévoit que la société pétrolière publique Petrobras prenne systématiquement une participation de 30% dans tous les nouveaux projets.
En outre, le gouvernement de Michel Temer privatisera l’année prochaine six distributeurs d’électricité détenus par la compagnie publique Electrobras dans le Nord et le Nord-Ouest et Il prévoit également de céder en 2018 la compagnie carioca de distribution d’eau et de traitement des eaux usées Cedae. Parmi les concessions minières qui seront ouvertes au privé, figurent les sites d’exploitation de phosphate, de cuivre, de plomb, de zinc et de charbon.
Dans son vaste programme de privatisation, le gouvernement brésilien espère lever 24 milliards de dollars dont 11 milliards en provenance des secteurs du gaz et du pétrole.
Haïti de son côté doit commencer par changer son modèle économique traditionnel, où l’on pense que l’Etat peut tout faire avec ses maigres ressources budgétaires qui ne dépassent même pas les 2 milliards de dollars par ans. Nous pouvons seulement imaginer ce que deviendrait la TELECO qui est la NATCOM aujourd’hui, si on l’avait laissé à solde de l’Etat haïtien.
Le prochain président d’Haïti en 2017 aura du pain sur la planche pour stabiliser le pays, renforcer les institutions publiques à travers un vaste programme de réforme devant attirer des investissements privés et créer des emplois en vue de réduire cette pauvreté insupportable dans le pays.
Riphard Serent, MPA
Economiste
Radio Vision 2000