Haïti/Économie – Fin de l’exercice fiscal 2014-2015: Entre bilan mitigé et incertitude pour le nouvel exercice
Nous sommes pratiquement arrivés a la fin de l’exercice fiscal 2014-2015, donc nous entamons à partir de demain l’année fiscale 2015-2016 qui ne s’annonce pas du tout prometteuse.
L’exercice 2014-2015 a été difficile et marquée par des turbulences en février liées à la question du prix du carburant, a des élections législatives très mal organisées et des crises successives.
Les chiffres officiels ne sont encore disponibles pour nous donner une idée claire sur le bilan au niveau des finances publiques, secteur externe, secteur réel ou le secteur monétaire et autres, mais toutefois, il n’est pas un secret que l’année fiscale a été mauvaise. Les recettes mensuelles de l’Etat restaient toujours en dessous des prévisions, tandis que les dépenses n’ont pas cesse d’augmenter, ce qui génère un déficit moyen mensuel de près de 2 milliard de gourde.
La diminution de l’apport des fonds de Petrocaribe a énormément affecté le niveau d’investissement public, tandis que l’environnement des affaires polluant et instable n’était pas du tout favorable aux investissements directs étrangers. La tendance décroissante devrait se poursuivre. A rappeler que pour 2014, l’économie haïtienne avait attire seulement 99 millions de dollars américains d’IDE selon la CEPAL.
Autre donnée importante c’est le taux de croissance sur l’année. Alors que les prévisions tablaient sur un taux de 2,5%, la Banque Mondiale a pris les devant et a indiqué dans son tout dernier rapport que le taux de croissance de l’économie haïtienne ne dépassera pas 1,7%, ce qui est l’expression d’un certain marasme économique. Il faut attendre les chiffres officiels du gouvernement qui vont être publiés d’ici la fin de l’année, mais ils ne devraient pas être trop loin de ce seuil de cette organisation internationale.
Demain 1er octobre ce sera déjà le premier jour de l’année fiscal 2015-2016, les problèmes restent entier, les enjeux sont de taille, les attentes sont encore plus nombreuse, alors que parallèlement les supports financiers de l’extérieur sont plus faibles, Petrocaribe est devenu marginal, alors que le montant des dons devraient être 3 fois inferieur que le montant de 2010.
Haïti devrait pouvoir générer plus de ressource et générer des recettes plus importantes, notamment avec une lutte véritable contre la corruption et la rationalisation des dépenses.
Le nouveau budget sera des plus hypothétiques vu notre incapacité à générer suffisamment de ressources. Du travail pour les prochains responsables de ce pays. Le pays a vraiment besoin d’une nouvelle gouvernance politique et économique plus responsable plus rationnelle et plus crédible.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000