Vers une sortie de crise commerciale possible mais pas certaine entre Haïti et la République Dominicaine…
Il est possible que dans les semaines à venir on ne parlera plus d’interdiction d’importation des œufs et des poulets ou encore de crise commerciale entre Haïti et la République Dominicaine, si l’on veut croire un dernier article paru cette semaine dans le journal dominicain El Nacional.
En effet, les autorités haïtiennes ont transmis en début de semaine aux autorités dominicaines un document devant lier les deux économies par un accord commercial qui permettra à l’économie dominicaine d’exporter vers l’économie haïtienne les poulets, les œufs, les saucisses et d’autres produits dominicains qui sont interdits d’entrer au pays.
Selon le ministre dominicain de l’Agriculture, Luiz Ramon Rodriguez, le document a été acheminé cette semaine au président dominicain, Danilo Medina. Ce protocole d’accord parle de la levée de l’interdiction sur les produits avicoles dominicains et des mécanismes visant à redynamiser le commerce de manière plus formelle et transparente entre les deux pays.
»Nous arrivons déjà à un consensus sur un document que le président dominicain Danilo Medina a en sa possession. Ce document établit le protocole d’application pour la reprise des exportations entre les deux économies », a expliqué le ministre dominicain de l’agriculture dans les colonnes du journal El Nacional.
Il faut dire qu’Haïti exige, dans le document acheminé aux autorités dominicaines, que les produits dominicains destinés au marché haïtien respectent la qualité et les mesures phytosanitaires exigées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le ministre dominicain de l’agriculture admet que les autorités haïtiennes et les importateurs peuvent venir à tout moment observer la production et les conditions dans lesquelles sont fabriqués les produits qui vont rentrer sur le marché haïtien.
Il faut rappeler que les autorités haïtiennes avaient mené une enquête sur l’évaluation de la santé et de la sécurité des exploitations agricoles et des entreprises qui répondent aux normes internationales en République dominicaine.
Le fonctionnaire dominicain a souligné entre autre que la grippe aviaire ne s’est jamais propagée en République Dominicaine et il croit que la réglementation du commerce entre les deux pays permettra d’améliorer les ventes et les échanges à la frontière.
»Le commerce entre Haïti et la République Dominicaine sera beaucoup plus fluide, légal et transparent », prévoit M. Rodriguez et les marchandises qui entrent dans les deux pays doivent payer des taxes, a ajouté le fonctionnaire dominicain.
Parlant de taxes, il faut dire qu’a partir d’Octobre prochain les poulets dominicains qui sont beaucoup consommés par les ménages haïtiens seront beaucoup plus chers avec ces nouvelles dispositions fiscales prises par le gouvernement dans le budget 2013-2014. Si le budget est voté tel qu’il est par les deux Chambres, il faut donc s’attendre à ce que dans deux mois la vie sera encore plus chère en Haïti avec toutes les conséquences sociales que cela peut produire.
En tout état de cause, Il ne faudra pas beaucoup de temps pour vérifier si cette levée d’interdiction concernant l’importation de ces produits avicoles aura vraiment lieu. On en a tellement vu dans le passé que l’on ne peut s’empêcher d’être un Saint Thomas concernant plusieurs affaires haïtiennes, qu’elles soient purement internes ou avec une dimension internationale. Il faut le vrai développement concret pour statuer sur certains sujet.
Riphard Serent
Vision 2000