Haïti – Économie: 4 pays de la Caricom à risque d’une crise de dette extérieure dont Haïti
Une étude publiée à Londres cette semaine par Jubilee Debt Campaign, une coalition d’organisations nationales et des groupes locaux à travers le Royaume-Uni qui s’intéresse aux questions de dettes des pays pauvres, a identifié quatre pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) parmi les pays les plus à risque à une de crises de la dette extérieure.
Cette étude intitulé « Le nouveau piège de la dette: Comment la réponse à la dernière crise financière mondiale a préparé le terrain pour la prochaine », a analysé les dettes publiques et privées contractées par les pays à travers le monde.
En effet, au niveau de la Caricom, Guyana, Haïti, la Dominique et Sainte-Lucie sont sur une liste de 29 pays identifiés par l’organisation comme des pays qui risquent de confronter une situation de crise de la dette, tandis que la Dominique de son coté est à «risque élevé» sur la base de dette extérieure, avec un déficit élevé et persistant de la balance courante.
L’analyse de Jubilee Debt Campaign définit un pays a risque d’une crise de la dette publique si la dette nette de ce pays dépasse le ratio 30 % de son PIB, ou si le déficit du compte courant dépasse 5% du PIB et si les paiements de la dette publique futures dépassent 10 % des recettes du gouvernement ou si la dette extérieure actuelle du gouvernement représente plus 40 % du PIB alors que pour le pays à risque élevé de crise de dette publique voit sa dette extérieure dépassant 50% de son PIB.
L’étude a reconnu toutefois que certains pays sont en train de travailler pour réduire le niveau de dette publique et de déficit du compte courant, c’est le cas par exemple pour le Ghana et la Mauritanie.
En ce qui a trait à une crise de la dette du secteur privé, aucune nation des Caraïbes a été nommé dans la liste des 28 pays à risque de faire face à telle crise.
Voilà une étude qui vient d’ajouter un nouvel aspect de la crise haïtienne, qui était déjà politique, sociale, économique, humanitaire, électorale, crise de change, mais maintenant crise de la dette extérieure vu le poids de nos dettes vis à vis du Venezuela notamment et d’autres bailleurs malgré l’annulation d’une bonne partie de ses dettes depuis 2010. Cette crise de dette externe risque d’affecter énormément notre capacité à négocier des fonds à l’international. On risque de se retrouver sans financement avec nos maigres ressources propres qui ne sont pas suffisantes pour répondre à nos besoins. Pendant ce temps, nous continuons à enregistrer un déficit budgétaire de près 2 milliards de gourdes chaque mois, sans parler du déficit commercial qui devient chaque jour plus aigue plus important et plus difficile à gérer.
Etzer S. EMILE, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000