Haïti – Économie: Forum international sur l’employabilité des diplômés universitaires

La semaine dernière nous parlons parlé du problème de l’emploi dans l’économie haïtienne. Une économie comme nous le disons auparavant qui n’arrive pas à créer suffisamment d’emplois devant permettre aux personnes en âge de travailler d’avoir un revenu.

Si on parle d’un taux de chômage élevé de 40% pour la population active de l’économie, le chômage des jeunes est encore plus effrayant, car il avoisine les 60%, laissant donc plusieurs centaines de jeunes universitaires, professionnels ou autres sur le béton, comme on le dit couramment en Haïti.

Comme conséquence directe de ce déficit d’emploi, la pauvreté. En effet, selon les derniers chiffres de la banque mondiale, seulement 2% des haïtiens ont un revenu dépassant 10 dollars américains par jour, alors que plus de 60% gagnent seulement 2 dollars par jour.

Des statistiques qui sont alarmantes et qui doivent faire réfléchir et faire agir les élites de ce pays. C’est dans cette optique, que le ministère de l’Éducation nationale et de Formation professionnelle (MENFP) et l’Université Quisqueya, organise en partenariat avec la Conférence internationale des dirigeants des institutions d’enseignement supérieur et de recherche d’expression française, un Forum international sur l’employabilité des diplômés universitaires.

Ce forum qui réunit de grands experts nationaux et internationaux en éducation et en matière d’enseignement supérieur, a bénéficié également de l’appui du Groupe Croissance, de l’Agence internationale de la francophonie et de l’UNESCO.

Ce forum de trois jours, lancé depuis hier à l’Université Quisqueya, est l’occasion pour le monde universitaire et les autorités publiques en matière d’éducation de discuter sur l’insertion des diplômés sur le marché du travail en tenant compte des facteurs a la fois internes et externe au diplômé. C’est aussi l’occasion de questionner et d’évaluer les programmes universitaires et les formations entrepreneuriales et leur synchronisation avec les besoins individuels et collectifs des jeunes dans un contexte de recherche ou de création d’emploi.

Selon le ministre Nesmy Manigat qui a procédé à l’ouverture officielle du Forum, il s’agit bien de stimuler les diplômés et les futurs diplômés des universités haïtiennes, particulièrement celles en région (UPR) à cultiver, pratiquer et développer l’esprit d’entrepreneuriat, compte tenu de la faible capacité d’absorption du marché de travail haïtien.

Mais, la question, est ce que la formation qui est donnée à l’école prépare les jeunes pour prendre des initiatives ? Est ce que l’école haïtienne forme des patrons ou des salaries ? Bon, à défaut de former des gens qui peuvent créer leurs propres entreprises demain, est ce que les programmes de formation de l’école haïtienne permettent aux étudiants d’être suffisamment opérationnels et efficaces sur le marché du travail ?

Le monde bouge, les métiers évoluent, les compétences sont dynamiques, les connaissances sont renouvelées continuellement, même les diplômes universitaires et professionnels risquent d’être périmés s’ils ne sont pas adaptés aux nouvelles tendances et les nouveaux besoins des entreprises notamment les technologies.

La responsabilité est celle de tout le monde. Nous devons prendre conscience des écarts entre la formation et l’emploi, mais surtout penser a encadrer davantage l’entrepreneuriat, pour combler cette inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi sur le marche du travail. Il est triste de voir des parents qui investissent dans la formation universitaire de leurs enfants, et ces derniers sont obliges de rester sur le béton, inactifs et dépendant, sans opportunité, sans porte de sortie et qui vont voir leurs diplôme devenir moins pertinent, moins utile après des années d’études dans un monde en mutation, d’évolution et d’innovation permanente.

Il faudrait idéalement deux types d’intervention pour essayer sérieusement de corriger cette situation frustrante:  1)  un changement au niveau des curricula pour harmoniser l’enseignement et les réalités du marche du travail haïtien et 2) d’autre part des initiatives pour créer des emplois:  par exemple, avec l’instauration de plus de parcs industriels, car présentement on en a seulement deux alors que la République Dominicaine en a 55….Entre autre, il faut plus de crédit pour les petites et moyennes entreprises (PME) solvables.  Ce problème de chômage des jeunes est un problème très critique qu’on ne peut pas continuer à traiter uniquement dans les forums, colloques et conférence, mais avec des mesures, des actions pour de meilleurs résultats.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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