Subvention des produits pétroliers: l’État a perdu plus de 30 milliards de gourdes

L’État a perdu plus de 30 milliards de gourdes au cours de l’exercice précédent dans la subvention des produits pétroliers, a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, lors du lancement des travaux d’élaboration du « budget 20221-2022 », lundi 18 octobre 2021.  « C’est un problème sur lequel se penche tout le gouvernement. C’est une situation intenable », a souligné le grand argentier de la République, qui craint un niveau de subvention à cause de l’augmentation des prix des produits pétroliers sur le marché international.

« Avec le renchérissement des cours sur le marché international, c’est sûr que ce financement sera supérieur à 30 milliards. Donc, il faut prendre des mesures pour sortir de cette situation », a dit Michel Patrick Boisvert, qui a évoqué les difficultés du Trésor public pour payer la facture pétrolière. « Nous avons terminé l’année fiscale en difficulté. Chaque fois qu’il faut faire l’approvisionnement de produits pétroliers, c’est un casse-tête », a affirmé le ministre.

« Le gouvernement consent toujours des efforts. Nous achetons le carburant que nous donnons aux compagnies.C’est après que les compagnies paient l’État. L’État est obligé de débourser et doit attendre d’être payé avant de pouvoir replacer les commandes. Ce n’est pas ça le problème. Nous achetons les produits pétroliers à un un prix qui s’est apprécié sur le marché international alors que le prix reste le même en Haïti. L’État doit trouver une partie de ses taxes en provenance de la DGI, de l’AGD pour subventionner les produits pétroliers », a détaillé le ministre de l’Économie et des Finances alors que le marché fait face à des pénuries provoquées par les retards de commandes et l’insécurité qui affecte les opérations des terminaux pétroliers et les transporteurs de produits pétroliers.

La capacité de stockage du pays est de 800 000 barils de produits pétroliers (diesel, jet fuel et gazoline). Chaque 15 jours et plus, l’État mobilise un peu plus de 40 millions de dollars américains pour fournir en général un peu plus de 400 000 barils de produits, soit la moitié de la capacité de stockage. Le monopole de l’importation des produits pétroliers détenu par l’État fait débat. Au niveau du secteur, certains ont soutenu et soutiennent encore aujourd’hui l’idée que l’État se retire de ce casse-tête et laisse aux compagnies d’organiser les appels d’offres pour s’alimenter. L’État pourrait se concentrer sur les efforts afin de collecter ses taxes. « Depuis plusieurs mois, un seul fournisseur alimente le marché », a confié une source proche du secteur.

Le président Jovenel Moïse, de son vivant, avait apostrophé les compagnies pétrolières et vanté le contrat avec un nouveau fournisseur. L’État a au des différents avec cette compagnie, Preble Rish Haiti qui a gagné le procès intenté à l’État devant un tribunal aux USA.

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