Haïti – Économie: Révision à la baisse de la croissance mondiale par le FMI

Pour la neuvième fois depuis quatre ans et pour la seconde fois depuis avril, le Fonds monétaire international (FMI) a dû revoir à la baisse ses prévisions de croissance. Le premier semestre 2014 a été moins bon que prévu et, depuis le printemps, les risques de dégradation de la situation économique ont augmenté au niveau mondial.

Le FMI prévoit donc une croissance mondiale « médiocre » de seulement 3,3 % en 2014 (soit – 0,4 point par rapport à avril) et de 3,8 % en 2015. L’organisation internationale ne cache pas ses inquiétudes pour l’avenir dans son rapport d’automne sur les perspectives économiques mondiales, intitulé, « Héritages, Nuages, Incertitudes ». « L’économie mondiale jongle avec les contraintes du moment. D’un côté, les pays doivent assumer l’héritage de la crise financière mondiale, qui va d’un niveau élevé d’endettement à un chômage massif. De l’autre, ils affrontent un futur assombri. Les taux de croissance potentielle ont été révisés à la baisse et ces perspectives détériorées pèsent à leur tour sur la confiance, la demande et la croissance d’aujourd’hui », analyse le FMI.

D’où cette recommandation sans cesse réaffirmée au fil des pages : priorité doit être donnée au relèvement de la croissance nominale et potentielle (de long terme) car la reprise n’est pas seulement « faible » et « inégale », elle est aussi différenciée.

Dans les économies avancées, qui croîtraient de 1,8 % en 2014 et de 2,3 % en 2015, seuls les Etats-Unis paraissent vraiment tirés d’affaire (+ 2,2 % et + 3,1 %), tandis que le ralentissement de la zone euro ( + 0,8 % et + 1,3 %) et celui du Japon ( + 0,9 % et + 0,8).

La zone euro fait donc figure de mauvais élève dans cette classe de pays avancés avec une croissance de seulement 0,8 % pour cette cette année. Le FMI a ramené la croissance française de 0,4 point, par rapport à juillet, à 0,4 % en 2014 et de 0,5 point à 1 % en 2015. La révision a été de – 0,5 point et de – 0,2 point pour l’Allemagne dont l’économie croîtrait de 1,4 % en 2014 et de 1,5 % en 2015.

Dans les pays émergents (la croissance de 2014 sera + 4,4% et pour 2015 + 5%), avec l’Asie toujours dynamique (+ 6,5% et + 6,6%), avec la Chine en tête alors que l’Amérique latine va afficher une faible croissance de + 1,3% en 2014 et + 2,2% en 2015.

La croissance économique d’Haïti a été déjà révisée à la baisse depuis le dépôt du budget en juin par la ministre de l’Economie et des finances, Marie Carmelle Jean Marie, passant d’une prévision de 4,5% a 3,6%, et un taux qui probablement peut être plus faible que cette nouvelle prévision à la baisse, vue la conjoncture économique et les inquiétudes liées à la crise politique.

Dans ce contexte difficile et fragile, les économies du monde entier, notamment celles qui sont les plus vulnérables comme la notre doivent travailler pour arriver à un assainissement budgétaire de façon à soutenir la reprise et la croissance de long terme ».

Pour y arriver, des réformes structurelles sont nécessaires, non seulement pour rétablir la confiance mais également pour arriver à maintenir une croissance élevée sur le long terme. Une condition fondamentale dans la lutte contre la pauvreté et le sous-développement d’Haïti.

Etzer Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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