Les pays émergents en difficulté économique. Haïti face a son objectif de devenir pays émergent

Un article publié hier mardi dans le journal français « Le Monde » sous le titre « Pourquoi les pays émergents sont en difficulté » a évoqué la dégradation de la note du Brésil, par l’agence de notation financière Standard & Poor’s, ce qui illustre les difficultés économiques dans lesquelles se débattent les Brics B-R-I-C-S (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui enregistrent des taux de croissance très inférieurs à ce qu’ils étaient dans les années 2000.

Selon une autre firme, le groupe d’assurance-crédit Coface, cette évolution des pays émergents est structurelle et implique que ces économies vont croître moins fortement dans les prochaines années. Dans un communiqué rendu public lundi, l’agence de notation américaine explique sa décision sur le Brésil par la conjonction d’un « dérapage budgétaire » et d’une croissance faible qui réduit les marges de manœuvre du gouvernement face à d’éventuels chocs extérieurs.

Standard & Poor’s, (très connu sous l’appellation de S&P) prévoit une progression du PIB brésilien de seulement 1,8 % en 2014 et de 2 % en 2015 et pense que le pays va connaître une croissance faible pendant plusieurs années. On se rappelle les taux de croissance dans l’ordre de deux chiffres de ces pays.

Le FMI de son cote, a revu a la baisse ses prévisions de croissance 2014 pour les économies émergentes a savoir Chine, Brésil, Russie et Afrique du sud et espère donc une croissance du PIB des pays émergents en 2014 de 4,4 %, sur fond de net ralentissement économique des BRICS.

 « Les années 2000 ont vu les BRICS rattraper partiellement les économies développées, sur fond d’expansion du commerce mondial et de hausse du prix des matières premières. Mais ces pays vont désormais croître moins fortement et expérimenter le fait que la transition de l’état de pays à revenus intermédiaires à pays riches prend du temps. En témoigne le ralentissement de la Chine, dont les exportations sont moins compétitives, dont la croissance plafonne et dont l’excédent courant se réduit », analyse Julien Marcilly, responsable du risque pays de la firme Coface.

S’agissant de la Russie, la firme Coface fait état d’une « détérioration extrêmement forte » depuis un an du côté de l’offre. La production industrielle n’a pas progressé et l’investissement se contracte très vivement. « Les Russes ont un problème de confiance dans leur économie et n’investissent plus. L’accélération des sorties de capitaux et la crise ukrainienne tireront davantage la croissance russe vers le bas (Coface prévoit donc une croissance seulement de  1 % en 2014 pour l’économie russe). Une économie en hibernation qui est donc mise en surveillance. Il faut dire que l’économie russe vient de perdre près de 70 milliards de dollars a cause de certaines sanctions économiques auxquelles elle fait face, des sanctions relatives a ce qui se développe depuis des semaines en Ukraine. Mais c’est une économie très forte quelque part dont les échanges avec l’Union Européenne sont estimes à près de 300 à 400 milliards de dollars américains.

Un autre pays en crise a été placé sous surveillance négative : le Venezuela, qui connaît à la fois une situation de récession et d’hyperinflation dont le gouvernement cherche sans succès à relancer l’économie et surmonter les pénuries.

Il y a une nouvelle réalité dans l’économie mondiale. Les pays BRICS qui 15, 20 ans de cela menaçaient les pays développés, tels les G7 à ce moment, se voient menacés par de nouveaux pays émergents. Donc, alors que la croissance des BRICS ralentit et devrait être inférieure en moyenne de 3,2 points par rapport à celle des années 2000, la firme française Coface a identifié dix pays émergents qui accélèrent leur développement notamment la Colombie, l’Indonésie, le Pérou, les Philippines et le Sri Lanka, des pays qui ont un fort potentiel et un environnement des affaires jugé « convenable ».

Voilà comment de nouveaux pays émergents avec une accélération de leur développement économique commencent à talonner les grands pays émergents pour se faire une place dans l’économie mondiale.

Parlant de pays émergent, on se rappelle que le gouvernement en place a pour objectif de faire d’Haïti un pays émergent en 2030. Une vision ambitieuse. Un défi énorme. D’autres diraient de la plaisanterie pour un pays qui a enregistré un taux de croissance de 4,23% en moyenne au cours des 3 dernières années, avec des services sociaux au rabais et qui est entre tâtonnement et incertitude pour réaliser des élections qui devraient avoir lieu depuis 2011.

On commence à se rendre à l’évidence que les petites économies sont devenues des moyennes, et les moyennes sont devenues des pays émergents. Pour dire que la plupart de nos voisins et amis, prennent les choses très au sérieux. Les pays bougent. Les économies se développent, se modernisent et s’activent continuellement pour élever le niveau de vie de leurs populations. Bref !

On doit se ressaisir, se définir des priorités et faire des choix économiques qui iront dans le sens de la croissance durable et soutenue, et non le tâtonnement, le bricolage, le saupoudrage pour pouvoir rêver un jour de devenir un pays émergent. Sinon, en 2030, on sera forcé de se donner encore 20 ans pour redéfinir le même objectif de pays émergent et ainsi de suite. Et nos enfants ne le verront peut être jamais. Espérons quand même on n’arrivera pas au pire des scenarios. De toute façon, l’avenir de ce pays se dessine dans les choix, les comportements et les actions d’aujourd’hui.

Chiffre pour aujourd’hui: 18%

Les 5 BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qu’on appelle les grands pays émergents représentent 18 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat et 40 % de la population mondiale. Les BRICS devraient assurer également en 2015 selon le FMI plus de 60% de la croissance mondiale ce qui naturellement devrait bousculer davantage les équilibres mondiaux et menacer le leadership des puissances occidentales.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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