Indice de Performance Logistique commerciale: Haïti affiche une faible performance
Selon un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale paru la semaine derniere sur le transport et la logistique du commerce international intitulé en anglais Connecting to Compete 2014: Trade Logistics in the Global Economy, l’écart reste considérable entre les pays les plus performants et les moins performants. Cet écart persiste en raison de la complexité des réformes liées à la logistique et du manque d’investissement dans les pays en développement.
Or, il est presque universellement reconnu que la faible efficacité de la chaîne logistique est le principal obstacle à l’intégration commerciale dans le monde moderne. Etabli tous les deux ans, ce classement évalue la « performance logistique » de 160 pays dans leurs échanges commerciaux avec le reste du monde en passant notamment en revue le rendement des services douaniers ou la qualité des livraisons.
L’indice prend également en compte l’efficacité des processus de dédouanement, la facilité de l’organisation des expéditions de marchandises à des prix concurrentiels, la qualité de l’infrastructure, la capacité de suivi et de traçabilité des consignations et la fréquence avec laquelle les expéditions arrivent au destinataire, dans les délais prévus.
Dans l’édition 2014 du rapport sur l’indice de performance logistique, l’Allemagne se classe globalement au premier rang suivie par la Norvège, la Belgique, la Grande Bretagne, Singapour et la Suisse, tandis que la Somalie arrive en dernière position avec République Démocratique du Congo et l’Afghanistan. Haïti n’est pas parmi les trois derniers certes mais on est classé quand même dans le groupe des mauvais élèves avec un indice autour de 2 sur 5, avec mention « faible performance ». Alors que d’autres pays à faible revenu comme nous, le Malawi, le Kenya et le Rwanda ont enregistré de très meilleures performances cette année.
En effet, le rapport 2014 met en évidence différentes stratégies à mettre en œuvre, en fonction du niveau de revenu des pays. En ce qui nous concerne les pays à faible revenu comme c’est le cas d’Haïti, les avancées les plus notables sont généralement attribuables à l’amélioration de l’infrastructure et de la gestion intégrée du dédouanement aux frontières. Ces mesures peuvent consister, par exemple, en une réforme des douanes, mais elles concernent de plus en plus l’amélioration de l’efficacité des autres services de contrôle, dont notamment ceux chargés des contrôles sanitaires et phytosanitaires.
Au cours des dernières années, la baisse des droits de douane à l’échelle mondiale a fait émerger la logistique et d’autres aspects de la facilitation des échanges comme des postes de réduction des coûts commerciaux.
Selon une étude menée par le Groupe de la Banque mondiale et le Forum économique mondial en 2013, la réduction des coûts de transaction élevés et des tracasseries administratives inutiles auxquelles font face les commerçants ont tendance à faire régresser le PIB mondial.
Il est presque universellement reconnu que la faible efficacité de la chaîne logistique est le principal obstacle à l’intégration commerciale dans le monde moderne. En Haïti bien sur, les difficultés et les couts exorbitants notamment pour la livraison de marchandises importées constituent des contraintes énormes sans parler du problème de délai. Et il faut admettre que les coûts logistiques élevés, ne sont pas nécessairement causés par la distance entre les partenaires commerciaux. Les Etats-Unis sont tout près par exemple. Les causes essentielles sont de préférence la complexité des démarches et procédures, des fois en raison de la corruption et de l’arbitraire au niveau de la chaîne logistique au niveau des douanes….et puis des possibilités incroyables de suspension des activités comme cela s’est produit l’année dernière en Haïti pendant plus d’une semaine. Pratiques d’un pays des plus anormal et atypique.
La logistique commerciale donc qui englobe les questions de transport, de stockage, de manutention, de dédouanement et de livraison est essentielle à la compétitivité économique, à la croissance et à la réduction de la pauvreté »
La hausse périodique des produits de grande consommation en Haïti notamment les denrées alimentaires très souvent sont le fruit de ces tracasseries et de l’inefficacité au niveau du transports et de la logistique douanière. Ce qui est aussi valable pour d’autres types de biens comme les vêtements ou les meubles. Cela ne justifie pas entièrement les prix exorbitants de produits, il faut citer d’autres facteurs externes comme les questions énergétiques, taux de change instable, ou peut être la volonté de certains fournisseurs et entreprise importatrices d’avoir une marge de profit trop élevée.
Soyons sérieux, si on veut vraiment être Open for business, on doit s’attaquer à ces questions fondamentales, car il n’est pas du tout encourageant pour une entreprise étrangère de voir ses équipements restés indéfiniment a la douane, ou elle doit payer des montants arbitraires, et suivre toute une liste d’étapes et de procédures sans parler des aspects d’infrastructure. Un transport et une logistique du commerce haïtien vers l’étranger doivent être inscrits dans le cahier de la douane haïtienne aussi bien du MEF, car avec des structures et des infrastructures inefficaces et dysfonctionnelles, on perd de l’argent et fait perdre du temps et de l’argent aux autres. Donc, c’est du perdant-perdant. Et on souhaite être dans un contexte gagnant-gagnant de préférence. A nous de jouer et aux autorités en charge de prendre leurs responsabilités.
Etzer EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000