Haïti – Économie: L’insécurité alimentaire en Haïti a doublé en 6 mois

Dans un communiqué du mardi 9 février, le Programme alimentaire mondial (PAM), agence des Nations Unies, a indiqué que : le nombre de personnes en insécurité alimentaire sévère a doublé en 6 mois en Haïti, à cause de la sécheresse et du phénomène climatique d’El Niño.

Une troisième année consécutive de sécheresse, aggravée en 2015 par le phénomène El Nino, a poussé de nombreuses personnes dans la pauvreté et a doublé le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire sévère en Haïti, a déclaré ce communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM).

A rappeler que le terme El Niño désigne le phénomène climatique particulier, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie Est de l’océan Pacifique Sud, et son apparition en général déplace les zones de précipitations.

Il faut dire que selon une nouvelle étude réalisée par le PAM, la FAO et la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire en Haïti (CNSA), 3.6 millions de personnes souffrent de la faim en Haïti, dont 1.5 million sont en situation d’insécurité alimentaire sévère. Au printemps, les agriculteurs ont perdu jusqu’à 70 % de leur récolte dans certaines régions.

Ces pertes ont eu une influence directe sur le prix des produits de base, ceux-ci ayant parfois doublés. Dans un pays où 75 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et où 50 % de la population dépend de l’agriculture.

Dans certaines régions d’Haïti, jusqu’à 70% de la population est confrontée à la faim et une étude récente menée par l’UNICEF et le gouvernement haïtien a révélé que dans plusieurs communes, les taux de malnutrition sont au-dessus des niveaux d’urgence.

« S’il ne pleut pas avant la récolte de 2016, cela voudra dire que de nombreux agriculteurs perdront leur troisième récolte consécutive et ne pourront pas subvenir aux besoins de leur famille, et cela va affecter davantage les prix des produits», a déclaré Wendy Bigham, Directrice adjointe du PAM en Haïti.

Bref, pendant qu’a Port-au-Prince on parle de Carnaval, de vide présidentiel, de dépôt de candidature pour le poste de président, de G8, de G30, le pays se meurt, la faim tue, l’insécurité alimentaire bat son plein, la sécheresse est devenue notre plus grand ennemi. En 6 mois, l’insécurité alimentaire sévère a doublé. D’une part cette réalité nous dit que les stratégie de lutte contre la faim n’ont pas porté fruit au cours des dernières années, car les kits alimentaires étaient préférés aux politique de relance agricole et de l’emploi, mais d’autre part cela nous dit aussi que les défis sont de taille pour la prochaine administration de ce pays. Voilà l’héritage qui nous est laissé.

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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