Un séisme majeur menace Haïti

Source radiotelevisioncaraibes.com

L’équipe de tectonique de l’Institut de physique du globe de Paris (CNRS, Paris Diderôt, Sorbonne Paris Cité) a identifié et caractérisé les failles actives responsables du séisme destructeur du 12 Janvier 2010 en Haïti. Cette étude publiée dans la revue GRL apporte des éléments nouveaux permettant à la fois de mieux comprendre les mécanismes de la rupture sismique et de mieux définir l’aléa sismique dans la ville de Port-au-Prince et son agglomération.

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Faille active traversant la ville de Carrefour à l’Ouest de Port au Prince. © Newdeskarl Saint Fleur et al. GRL 2016
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Failles actives et sismicité dans la partie sud-ouest d’Haïti. Etoile rouge = épicentre du choc principal du séisme de 2010. © Newdeskarl Saint Fleur et al. GRL 2016

On s’en souvient, le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude Mw 7.0 dévastait la ville de Port-au-Prince en Haïti, tuant plus de 230000 personnes. Malgré sa magnitude, ce séisme n’a laissé aucune trace de rupture en surface rendant difficile son interprétation sismotectonique. Le consensus qui prévalait jusqu’alors, à propos de ce séisme, était qu’il n’avait pas rompu la grande faille décrochante d’Enriquillo-Plantain-Garden (EPGF), mais une ou plusieurs failles aveugles au nord de celle-ci.

Les structures actives de la zone de l’épicentre étant jusqu’alors mal connues, les auteurs ont cherché à les identifier et les caractériser grâce à l’utilisation d’images aériennes, de données topographiques à haute résolution, de cartes bathymétriques et d’observations géologiques. Un ensemble de chevauchements actifs, d’orientation Nord-Ouest-Sud-Est et à pendage vers le sud, ont ainsi pu être cartographiés dans la baie de Port-au Prince et dans la plaine du Cul de Sac où se situe la ville de Port au Prince. L’un d’entre eux, le chevauchement de Lamentin traverse la ville densément peuplée de Carrefour puis se prolonge en mer vers l’Ouest, dans la baie, où il contrôle la morphologie du récif frangeant. A l’Est, le chevauchement du Lamentin se connecte à la grande faille décrochante (sénestre) d’Enriquillo-Plantain Garden.

Les nombreux séismes enregistrés après le choc principal du 12 Janvier soulignent clairement ces deux structures et montrent qu’elles se connectent en profondeur. Les auteurs proposent donc que ces deux failles aient rompu le 12 Janvier 2010. Ce nouveau scénario explique parfaitement les déformations de surface enregistrées par les données de géodésie (GPS et interférométrie radar) et les coraux de type microatolls. La modélisation des données de géodésie suggère que la rupture s’est  probablement initiée le long du chevauchement du Lamentin et s’est propagée ensuite le long de la faille d’Enriquillo-Plantain-Garden.

Selon ce scénario, le plus fort glissement le long du chevauchement du Lamentin aurait eu lieu en profondeur près de sa connexion avec la faille de Enriquillo-Plantain-Garden, avec pour effet une chute drastique la contrainte compressive qui s’applique perpendiculairement à cette dernière, favorisant ainsi sa rupture. Le séisme de 2010 provoqué par lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com

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