Anba Macaya : une épopée spéléo en Haïti, à suivre sur Futura-Sciences

Durant six semaines, l’équipe de l’expédition intitulée « Anba Macaya, verticales souterraines », va explorer un réseau inconnu de grottes et de rivières souterraines en Haïti. L’enjeu est géologique, géographique, économique et humain, dans une région peu explorée, riche d’une forêt primaire d’altitude. Menés par Olivier Testa, les spéléologues tenteront d’atteindre le point le plus profond de la Caraïbe, de cartographier ce réseau dont on ignore tout… et de raconter leurs aventures et découvertes aux lecteurs de Futura-Sciences. Épisode pilote du feuilleton : on plante le décor.

Ils sont 7, âgés de 28 à 63 ans, à se préparer à descendre sous terre tous les jours pour cartographier jusqu’à son plus profond un petit coin de la Terre encore très mal connu. Il se trouve en Haïti, à l’extrémité ouest de l’île Hispaniola, sur le haut plateau de Formon. Là, dans ce qui est devenu le parc Macaya, au cœur du massif et au pied du pic éponymes, se trouve l’une des dernières forêts primaires du pays.

« Elle est préservée parce qu’elle se trouve en altitude et qu’elle est protégée par une situation géographique difficile », nous explique Olivier Testa, responsable de l’exploration spéléologique. Nos lecteurs le connaissent pour nous avoir fait découvrir les grottes sacrées de l’Ouest Cameroun ainsi… que des crocodiles orange.

Le massif Macaya, où a lieu l'expédition, se trouve sur la pointe ouest de l'île Hispaniola, en Haïti. L'équipe s'est installée sur le plateau Formon, entre 1.000 et 1.500 m d'altitude et cherchera des puits verticaux pour accéder au réseau de grottes et de galeries. Les noms visibles ici (cliquer sur l'image pour mieux les lire) ne sont pas mentionnés par Google Earth et ont été ajoutés par l'équipe.
Le massif Macaya, où a lieu l’expédition, se trouve sur la pointe ouest de l’île Hispaniola, en Haïti. L’équipe s’est installée sur le plateau Formon, entre 1.000 et 1.500 m d’altitude et cherchera des puits verticaux pour accéder au réseau de grottes et de galeries. Les noms visibles ici (cliquer sur l’image pour mieux les lire) ne sont pas mentionnés par Google Earth et ont été ajoutés par l’équipe. © Expédition Anba Macaya, verticales souterraines, Google Earth

Vers le record de profondeur de la Caraïbe ?

L’expédition débutera ce 21 septembre et s’achèvera 6 semaines plus tard, le 1er novembre. L’équipe espère bien que ce temps lui suffira pour démêler l’écheveau de galeries et de grottes qui, à coup sûr, traverse ce massif calcaire. Le nom de l’expédition, Anba Macaya, signifie d’ailleurs « dans les profondeurs de Macaya » en haïtien. Les spéléologues comptent même atteindre le point le plus profond de la Caraïbe, au-delà de mille mètres de profondeur sous la surface du sol. L’idée est de tenter d’accéder par l’intérieur du massif à la résurgence de ces eaux, repérée sur des images satellite.

L’équipe de spéléologues partira du plateau Formon et y cartographiera les puits d’accès vers le réseau souterrain, mais recherchera également les entrées sur le flanc du plateau, pour des accès horizontaux. Si le titre de l’expédition se termine par « verticales souterraines », c’est cependant parce que l’essentiel du travail se fera dans les puits. « Ce sera une expédition sportive, commenteOlivier Testa. Nous amenons un kilomètre de cordes pour pénétrer par les grands puits. Les entrées horizontales, nous ne les atteindrons qu’ensuite. »

L’équipe presque au complet dans la grotte Favot, lors d’un entraînement dans le Vercors, en juin 2013. Debout derrière (de gauche à droite), Matthieu Thomas et Marie-Pierre Lalaude-Labayle ; accroupis (de gauche à droite), Stéphanie Jagou, Pascal Orchampt et Olivier Testa. Manquent Anne-Sophie Brieuc et Jean-François Fabriol.
L’équipe presque au complet dans la grotte Favot, lors d’un entraînement dans le Vercors, en juin 2013. Debout derrière (de gauche à droite), Matthieu Thomas et Marie-Pierre Lalaude-Labayle ; accroupis (de gauche à droite), Stéphanie Jagou, Pascal Orchampt et Olivier Testa. Manquent Anne-Sophie Brieuc et Jean-François Fabriol. © Olivier Testa

Trouver le chemin de l’eau en Haïti

En plus de cet objectif géologique, l’expédition a d’autres buts. La responsable à l’initiative de l’expédition, Marie-Pierre Lalaude-Labayle, n’est d’ailleurs pas spéléologue mais spécialiste en ingénierie de l’eau. La question de l’eau est en effet l’une des préoccupations majeures pour cette région, dans laquelle les habitants voient les pluies s’infiltrer dans le sol sans créer de rivières.

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