Aimé Césaire, ami d’Haïti et voix de l’émancipation de la Négritude

Une conférence, accompagnée d’une lecture et d’une exposition en hommage au combattant pour la dignité humaine et ami d’Haïti qu’était Aimé Césaire, a été animée, le 26 juin 2013 à la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), par Michèle Duvivier Pierre-Louis, présidente de l’institution. Il s’agissait de marquer les 100 ans de la naissance d’Aimé Césaire, né le 26 juin 1913, à Basse Pointe en Martinique. Cet événement a été organisé en partenariat avec l’Association Monique Calixte (AMC).

Plus de soixante personnes ont pris part à cette activité d’environ une heure et demie, événement captivant et ponctué de lectures de fragments d’ouvres littéraires et de discours politique. La conférence a retracé le parcours littéraire de Césaire, étudiant à Paris, militant pour la cause des opprimés, notamment du peuple noir. Puis elle s’est axée sur les écrits et les questionnements de la vie de Césaire, liés à son passage en Haïti et sa carrière politique.

Michèle Pierre Louis a choisi de présenter une œuvre et une vie riche et complexe. La bibliographie de Césaire a été déclinée à travers des entretiens, des études et des citations de l’auteur sur ce que représente la poésie dans sa vie et sur les différentes périodes de l’évolution de son œuvre. Les choix d’un poète devenu politicien par amour pour son peuple sont alors pleinement illustrés.

Le point culminant de la conférence a porté sur le séjour d’Aimé Césaire en Haïti, de mai à septembre 1944, et la manière dont il en est ressorti ébranlé et inspiré.

Se questionnant sur la place de la lecture en Haïti, s’adressant au public, Michèle Pierre Louis demande : « Qui a lu Césaire ? » ; trois mains sur soixante se lèvent : c’est pour cette raison qu’elle va sans cesse insister sur la nécessité de lire et de fréquenter les bibliothèques, en présentant les différentes œuvres majeures de Césaire, que l’on peut d’ailleurs retrouver à la Bibliothèque Monique Calixte. « Il faut lire, c’est très important », conclura-t-elle.

La culture noire

Le parcours professionnel, psychologique et littéraire d’Aimé Césaire est décortiqué à travers une mise en contexte de sa pensée qui évoque la montée du racisme et des ségrégations en Europe, les rencontres avec Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas, Birago Diop, Wilfredo Lam et Picasso. La découverte de l’Afrique, du monde afro-américain et l’impact du colonialisme sur l’identité des peuples serviront de stimulant à la création du concept de la « Négritude », en 1930, pour la mise en valeur de la culture et de l’histoire du peuple noir. Il faut ainsi comprendre la complexité d’être français, antillais et de race noire à cette époque.

Michèle Pierre-Louis nous présente Césaire comme un passionné, un militant et un homme obstiné dans sa quête de réhabilitation, revalorisation et promotion de la solidarité. Professeur de lettres et de philosophie, Césaire a été précurseur des réflexions sur l’identité et les ravages de la colonisation. Il influencera notamment les œuvres de Frantz Fanon et d’Édouard Glissant.

Il défendait la Négritude comme un instrument de prise de conscience et de lutte contre la colonisation face aux accusations de racisme qu’il a toujours réfutées. Son propos donne naissance à une approche nouvelle sur le monde noir dans le cadre d’une quête de libération culturelle et politique.

Le discours contre le colonialisme

Il faut comprendre que Césaire ne s’intéresse pas seulement au lire la suite sur alterpresse.org

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