Haïti/Conférence de New York : La classe politique exprime son scepticisme
Des dirigeants politiques haïtiens sont très sceptiques quant aux résultats du sommet des donateurs qui doit se tenir, ce 31 mars, au siège des Nations Unies à New York autour de la reconstruction d’Haïti, dont une bonne partie a été détruite par le séisme dévastateur du 12 janvier.
Myrlande Hippolyte Manigat du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Himmler Rébu du Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH) n’attendent pas grand-chose de cette conférence.
« Les jeux sont faits. Il n’y aura pas de surprise », a martelé Mme Manigat, soulignant que la plupart des donateurs ont déjà annoncé le montant de l’aide à accorder au pays.
La secrétaire générale du RDNP, le parti du professeur Leslie François Manigat, continue de dénoncer le fait que le Plan de reconstruction élaboré par le gouvernement regorge d’imperfections.
De son côté, l’ex-colonel Himmler Rébu dit s’attendre tout bonnement à un appui budgétaire de la part de la communauté internationale.
Quant au professeur Victor Benoît, président de la Fusion des sociaux-démocrates, il dit souhaiter que les bailleurs de fonds promettent une aide substantielle à Haïti, tout en plaidant pour l’élaboration d’un véritable plan de reconstruction.
Le pasteur Jean Chavannes Jeune du parti UNION espère que la communauté internationale respecte les promesses d’aide qu’elle fera à New York à l’occasion de cette grande réunion.
Le leader chrétien met en garde contre toute velléité de considérer les décisions qui seront adoptées à l’hémicycle de l’ONU comme définitives.
« La reconstruction du pays doit être l’affaire de tous les Haïtiens », estime Chavannes Jeune qui dénonce la mise à l’écart des partis politiques dans l’élaboration du Plan d’action pour le relèvement et la reconstruction nationale.
Dans l’intervalle, le président René Préval est à New York depuis dimanche pour participer à cette « Conférence internationale des donateurs en vue d’un nouveau futur pour Haïti ».
Outre sa participation à ce sommet, le chef de l’Etat devra avoir des rencontres bilatérales avec différentes institutions et personnalités, selon un communiqué de la présidence.
Avant de quitter Port-au-Prince, M. Préval a, par message adressé au Parlement, modifié le menu de la convocation à l’extraordinaire du Corps législatif, y ajoutant un projet de loi modifiant la loi du 9 septembre 2008 sur l’état d’urgence pour mieux l’adapter aux circonstances exceptionnelles provoquées par le séisme du 12 janvier.