Haïti – Politique: Discours du Président Martelly à la tribune de l’ONU
Source HL/ HaïtiLibre
Ce jeudi 1er octobre 2015, le Président Michel Martelly, a prononcé son discours à la Tribune de la 70ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), que nous vous invitons à partager.
Discours du Président Martelly :
« […] Monsieur le Président,
J’aimerais vous adresser mes plus vives félicitations pour votre élection à la présidence de notre prestigieuse Assemblée. Votre expérience éprouvée des questions internationales, conjuguée à vos brillantes qualités personnelles, augure du succès des travaux de cette session de l’Assemblée générale.
Aussi, en cette année charnière où l’Organisation célèbre son 70ème célèbre qu’il me soit permis également de saluer l’action du Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur BAN Ki-Moon, et de m’associer à l’hommage unanime dont il fait l’objet, pour son engagement dans la promotion de la paix, du développement et dans la lutte contre le changement climatique. Le peuple et le Gouvernement haïtiens lui sont particulièrement reconnaissants de l’esprit de solidarité, qu’il a toujours témoigné à l’égard d’Haïti, dans sa lutte constante pour la consolidation de la démocratie.
Monsieur le Président,
Dans un monde où « l’interdépendance planétaire requiert des réponses globales aux problèmes locaux », pour reprendre l’expression de Sa Sainteté le Pape François, le défi qui se pose à l’ONU, aujourd’hui, est de se réinventer, de se réformer et surtout, d’être porteuse d’une nouvelle vision de notre avenir à tous. Une vision capable de raviver la flamme originelle et de ressouder les États membres autour d’un grand dessein collectif, axé sur le socle de valeurs fondamentales sur lesquelles s’est construite notre organisation.
Il y a lieu, à cet égard, de se féliciter de quelques percées diplomatiques récentes qui apportent des lueurs d’espoir. Le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis d’Amérique et Cuba est incontestablement une grande avancée historique. Elle permet d’envisager les relations hémisphériques avec plus de sérénité. La République d’Haïti ne peut que s’en réjouir. Nous rendons hommage à la vision, au pragmatisme et au leadership des Chefs d’État américain et cubain qui ont ouvert un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays.
De même, il convient de saluer la signature de l’accord intervenu entre la République Islamique d’Iran et le Groupe des Six sur la question du nucléaire iranien, ainsi que la détente qui s’en est suivie. Je me félicite également de l’atmosphère de cordialité et du dialogue fraternel qui président désormais aux relations entre la République populaire de Chine et Taïwan. Nul doute que ce nouvel élan dans leurs rapports contribuera sensiblement au dégel tant souhaité, par delà leurs différends et leurs divergences, entre tous les pays de l’Asie du Sud-est.
La République d’Haïti encourage l’esprit de dialogue qui prévaut dans les rapports entre les nations en vue de solution pacifique à leurs conflits.
La crise syrienne est un véritable affront à la conscience de l’humanité. Des entités non étatiques étendent quotidiennement leur emprise, se livrant notamment en Iraq et en Syrie, à des atrocités insoutenables contre les populations civiles et à des destructions de sites du patrimoine culturel mondial.
Ces menaces, d’une ampleur et d’une gravité exceptionnelle, interpellent la communauté internationale. Nous ne saurions nous dérober de l’obligation d’adopter toutes les mesures collectives nécessaires pour garantir la sécurité internationale et le respect des droits de l’homme.
Nous devons redoubler d’efforts afin de nous opposer, avec détermination, à la barbarie des entités terroristes et aux comportements criminels qui mettent en péril nos valeurs communes. Il ne saurait y avoir de paix ni de sécurité véritables si la communauté internationale fait montre de faiblesses à l’égard de ceux qui portent atteinte à l’ordre public international.
Il va de soi qu’on ne peut espérer de réponse efficace aux défis planétaires de notre temps sans une réduction du fossé Nord-Sud, sans une intensification de la lutte contre la pauvreté, et sans une action résolue face aux crises écologiques, qui frappent avant tout les pays les plus pauvres. Le renforcement de la crédibilité de l’ONU dépend de sa capacité d’agir rapidement et d’intervenir efficacement sur le front du maintien de la paix et de la sécurité, en particulier lorsqu’il s’agit de prévenir des situations de crise majeure, d’éteindre des foyers de tension récurrents ou de régler des conflits qui n’ont que trop duré.
Monsieur le Président,
Qu’il me soit permis d’évoquer la situation de mon pays, la République d’Haïti. Le 9 août dernier, lire la suite sur haitilibre.com