Haïti – Économie: Rapport annuel de la ACI..Quand ce secteur jouera t-il pleinement son rôle dans l’économie haïtienne..?

La Alternative Insurance Company (AIC) a présenté à la presse haïtienne hier, à l’hôtel OASIS, son tout premier rapport annuel, après plus de 10 ans de fonctionnement dans le secteur des services du pays. Il faut dire que la AIC est l’une des compagnies d’assurance les plus actives et les mieux capitalisées dans l’économie qui a crû de manière célère durant ces deux dernières années, soit de 37% en 2012.
Selon le premier rapport de la AIC, depuis sa création en décembre 2001, cette compagnie d’assurance, grâce à la combinaison de ses portefeuilles, a protégé de pertes éventuelles de l’ordre de HTG 491,442 milliards (tous les portefeuilles combinés) et a fourni une couverture d’assurance pour plus de 102,000 clients.  Les ratios de solvabilité de La AIC (qui mesurent la capacité financière d’une compagnie d’assurances concernant le paiement de ses réclamations potentielles) ont atteint en 2012  un niveau record de plus de 3 fois les exigences de fonds propres réglementaires. Grace à sa discipline financière, La AIC a été capable de payer les créances des 10 dernières années pour des pertes de plus de HTG 1,573 milliards, incluant plus de HTG 720 millions en pertes provenant uniquement du séisme de janvier 2010.
Il faut dire que La AIC est une compagnie d’assurance multi-lignes qui offre une variété de produits d’assurance dans l’économie. Les secteurs d’activités ciblés par La AIC incluent des produits d’assurance Automobile, Entreprise, Résidence, Vie, Santé, Funéraire et Micro-assurance, appuyés par un réseau solide de distribution. En effet, La AIC vend ses produits à travers son réseau national de distribution de 28 points de vente, fonctionnant en partenariat avec les banques et les institutions de micro-finance.
Les primes émises par La AIC ont augmenté de plus de 30% par an au cours des cinq dernières années, et elles génèrent aujourd’hui plus de HTG 625 millions en primes et couvrent plus de HTG 1,701 milliards (tous les portefeuilles combinés) de pertes potentielles en Haïti. Le portefeuille de la Société est 28% pour l’assurance vie et 72% pour les produits qui ne sont pas relatifs à l’assurance vie.
Selon la Direction Générale des Impôts (DGI), pour l’exercice 2011-2012, La AIC a représenté 64% des taxes payées par les compagnies d’assurances privées et 31% lorsque les secteurs privé et public d’assurance sont combinés.
En termes d’indicateurs sociaux, toujours selon le rapport de La AIC, dans ses portefeuilles vie, santé, Protecta et micro-assurance, la Société compte 67 000 clients à faible revenu en 2012; dans ses portefeuilles vie, santé, Protecta, et micro-assurance, les femmes représentent 44% de la clientèle de La AIC et dans ses portefeuilles Protecta et micro-assurance, 36% des clients sont localisés en dehors du Département de l’Ouest.
Préoccupée par le développement de ce secteur dans l’économie haïtienne, La AIC a conclu l’année dernière un partenariat avec l’Université Quisqueya,  pour développer des programmes de formation et de recherche visant à développer l’assurance sous un angle académique en Haïti.
En termes de perspectives pour 2013, La AIC compte travailler dans le but de transformer la mentalité haïtienne en une mentalité de prévention, afin de façonner l’avenir du pays de manière plus proactive.  Elle veut s’engager aussi à soutenir l’adoption de la législation sur les assurances et poursuivre une trajectoire de croissance, en investissant sans relâche dans la recherche de solutions d’assurance pour toutes les couches de la population.
Le secteur des assurances, bien qu’en pleine croissance relative durant ces deux dernières années, ne peut pas encore jouer pleinement son rôle dans l’économie contrairement à d’autres pays de la région, car le revenu moyen de l’Haïtien est encore trop faible et que le taux de chômage est toujours trop élevé. Entre autre, le niveau du sous-développement d’Haïti a des impacts directs sur ce secteur qui aura du mal à atteindre même 10% de la population dans les 10 prochaines années si les gouvernements ne prennent pas leur responsabilité en matière de bonne gouvernance.
Le secteur des assurances en Haïti a besoin donc d’une expansion. Et,  malgré son implantation chez une minorité en Haïti, il mérite aussi en tous cas d’être réformé.  Il faut souligner que, selon certains témoignages, ce secteur réagit souvent de manière lente aux demandes légitimes de ses clients quand ces derniers ont des problèmes et qu’il y a un désastre.  Le secteur ne reconnait pas par exemple l’existence d’émeutes, ce qui fut le cas après le départ d’un dirigeant haïtien en 2004 où plusieurs assurés n’ont pas reçu de compensations alors que leurs pertes furent importantes.
Riphard Serent
Vision 2000

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