Haïti-Rép. Dominicaine: Est-ce déjà la ruée vers les haricots dominicains ?

Selon le journal en ligne dominicain 7-Dias.com citant le quotidien espagnol El País paru lundi, « Une variété de haricots dominicains se vend comme des petits pains en Haïti ». Le texte ci-dessous est une traduction de l’Espagnol assurée par Belmondo Ndengué.

« Une variété de haricots dominicains se vend comme des petits pains entre les producteurs haïtiens, qui envisagent des achats en grande quantité cette année. Ils veulent les commercialiser dans la partie occidentale de l’île confrontée à une crise alimentaire.

Les recherches et l’introduction de nouvelles variétés de légumineuses dans le secteur agricole de la République dominicaine place ce pays en position de force sur le plan de la compétitivité, en témoigne la demande croissante d’intrants en provenance de fermiers haïtiens. L’Institut dominicain de recherche agro-forestière (DIAF) a déclaré avoir récolté, il n’y a pas longtemps, le fruit de ses nombreuses années de recherches sur les légumineuses.

Cette démarche a donné lieu au développement de nouvelles variétés comme le pois noir et le pois pigeon, véritables bouées de sauvetage pour les agriculteurs du sud d’Haïti. Cela a été rendu possible grâce à l’utilisation d’une technologie de pointe menant à l’obtention de semences résistantes aux attaques de rongeurs, d’insectes, de maladies, de la sécheresse et à la pauvreté des sols. L’IDIAF donne aussi des formations aux producteurs nationaux, aux vulgarisateurs et aux étudiants.

Les nouvelles variétés de légumineuses comestibles produites sur le sol dominicain contribuent à la réduction des pertes économiques et celles survenues lors de mauvaises récoltes de haricots; cela permet aussi de développer le secteur agricole haïtien d’où la satisfaction affichée par les fermiers de ce pays.

Selon le docteur Graciela Godoy de Lutz, pathologiste spécialisée en légumineuses comestibles, les haricots noirs de type DPC-40 et de
IDAF-Primor attirent les paysans d’Haïti en raison de leur haute productivité et de leur résistance aux aléas climatiques. Dans le même
ordre d’idées, un rapport de l’ingénieur Emmanuel Prophète, directeur du département des semences au ministère haïtien de l’Agriculture indique que la semence de pois noir DPC 40 IDIAF se développe beaucoup mieux que toutes les variétés de haricots plantées en Haïti où la culture est tributaire de semences importées.« Les haricots noirs et les pois d’Angole sont connus pour leur grande contribution en protéines, en glucides et en oligo-éléments à l’alimentation du peuple haïtien», peut-on lire dans ce rapport officiel.

Cette année, le ministère de l’Agriculture d’Haïti espère planter près de 15000 plantules de ce pois noir DPC-40 dans les zones agricoles du département de l’Artibonite. «Haïti espère acquérir 8000 quintaux de semences de variétés développées par l’IDIAF», a révélé Prophète. C’est l’application de la haute technologie sur la recherche génétique qui a permis d’obtenir des semences résistantes aux conditions défavorables comme les attaques de rongeurs, d’insectes, les maladies, la sécheresse et la faible fertilité des sols. Selon des chiffres fournis par l’IDIAF, plus de 3 000 quintaux de ses semences ont été exportés vers Haïti. Dans le cas du pois d’Angole, la semence est la variété développée IDIAF Primor, avec d’excellentes caractéristiques sur le marché pour être insensible à la photopériode, tout en permettant d’ajuster les cycles de récolte dans les différentes zones agro-écologiques; et éviter les pertes dues aux maladies comme l’anthracnose, qui peuvent détruire jusqu’à 100% des gousses cultivables.

Godoy de Lutz lie l’accueil favorable à ces nouvelles variétés à une stratégie de recherche ambitieuse, laquelle a reçu un appui financier du Conseil national de recherche agricole et forestière (CONIAF). L’IDIAF considère non seulement la capacité de production des variétés, mais maximise aussi l’aspect génétique en intégrant divers éléments permettant de neutraliser les agents pathogènes et les parasites « Cela permet de réduire l’utilisation de pesticides et favorise une meilleure adaptation des plantes aux effets défavorables du
changement climatique », a rappelé la chercheuse.

Le document de l’IDIAF contient les résultats des recherches, des données historiques et agronomiques, et de gestion des variétés
commercialisables de haricots en République dominicaine. » (lenouvelliste.com)

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