Monde – Économie: La révolution numérique au service du développement. Défis et perspectives
Le groupe de la Banque Mondiale a publié cette semaine un rapport sur le développement technologique intitulé « Rapport sur le développement dans le monde 2016: Les dividendes du Numérique ».
Jim Yong kim, président du groupe de la Banque Mondiale a reconnu que le monde se trouve aujourd’hui au cœur de la révolution de l’information et de la communication la plus importante de l’histoire de l’humanité.
Plus de 40 % de la population mondiale a accès à l’internet, de nouveaux usagers intégrant le web chaque jour. Parmi les 20 % des ménages les plus pauvres, près de 7 sur 10 possèdent un téléphone mobile. En fait, ces ménages sont plus susceptibles d’accéder à des téléphones mobiles qu’à des toilettes ou à de l’eau salubre.
Pour beaucoup de personnes, l’accès accru aux technologies numériques offre aujourd’hui plus de choix et de commodité. En favorisant l’inclusion, l’efficacité et l’innovation, la technologie permet aux populations pauvres et défavorisées d’accéder à un monde de possibilités auparavant hors de portée.
Au Kenya par exemple, le coût de l’envoi de fonds par des travailleurs émigrés a diminué de 90 % après la mise en place du système de paiement numérique M-Pesa. Les nouvelles technologies permettent aux femmes d’intégrer plus facilement le marché de l’emploi — comme chef d’entreprises de commerce en ligne, dans des professions exercées sur le web ou dans des processus d’entreprises externalisés. Le milliard de personnes handicapées à travers le monde — dont 80 % vivent dans des pays en développement — peut mener une existence plus productive en communiquant par texte, par la voix et par la vidéo. Et les systèmes d’identification numérique peuvent offrir un meilleur accès à des services publics.
Les personnes vivant dans une pauvreté extrême ont le plus à gagner d’une meilleure communication et d’un meilleur accès à l’information. Près de 6 milliards de personnes ne disposent pas d’une connexion internet haut débit, et ne peuvent donc pas participer pleinement à l’économie numérique.
Pour faire en sorte que les réseaux numériques soient accessibles à tous, nous devons investir dans les infrastructures et engager des réformes qui renforcent la concurrence dans le secteur des télécommunications, encouragent les partenariats public-privé et permettent une régulation efficace, a dit le président du groupe de la Banque Mondiale.
Donc Haïti qui est le pays le pays moins avancé dans la région en termes de percée technologique, doit formuler des stratégies de développement numérique bien plus ambitieuses que les stratégies actuelles en matière de TIC, et instaurer un cadre juridique et institutionnel qui permet à la technologie de procurer un maximum d’avantages au plus grand nombre. Il y a eu effectivement beaucoup d’efforts dans le domaine durant ces 5 à 10 dernières années, mais nous devons créer un environnement beaucoup plus propice aux technologies en termes de règlementations qui doivent faciliter la concurrence et l’entrée sur les marchés, de compétences et de formations qui permettent aux travailleurs de tirer parti de l’économie numérique. Bref, les technologies numériques peuvent, quant à elles, accélérer le développement tout en générant de la croissance économique.
Etzer S. Emile
Economiste
Radio Vision 2000