Haïti – Économie / Stabilité politique et main-d’œuvre qualifiée: des conditions d’attraction d’investissements
Le ministre administrative de la présidence en République Dominicaine, Jose Ramon Peralta, a souligné que la stabilité économique et politique, ainsi que les garanties légales constituent des facteurs clefs qui expliquent un flux important d’investissements étrangers par la République Dominicaine depuis ces dernières années.
À coté de la stabilité économique et politique, les autorités dominicaines croient dans la qualification de la main d’œuvre, car en 2014, la main d’œuvre à bon marché ne suffit pratiquement plus. Elle doit être qualifiée et être àjour pour un meilleur niveau de compétitivité. A cet égard, notamment pour attirer de nombreuses entreprises qui veulent investir dans la production de chaussure, le gouvernement dominicain a décaissé plusieurs millions de pesos dominicains pour lancer une formation pour les travailleurs du sous secteur de production de chaussure. En quelque sorte, une démarche qui doit préparer la main d’oeuvre pour répondre aux exigences du marché. Il faut dire qu’une telle démarche avait été initiée l’année dernière pour les ouvriers à Caracol en terme d’assistance technique aux entreprises de ce parc industriel, mais on n’entend plus parler de ce projet.
Le gouvernement dominicain lui-même qui comprend l’importance d’un tel projet se lance dans un nouveau partenariat avec les autorités taiwanaises pour faire venir 20 spécialistes de Taiwan devant former les travailleurs dominicains dans l’industrie de la chaussure. Ce projet rentre dans une politique visant la création de l’Institut national de la chaussure et du cuir, ce qui viendra redynamiser ce secteur. Cet institut renforcera la capacité de l’innovation technologique dans ce secteur, tout en contribuant à l’augmentation des exportations à valeur ajoutée. A rappeler que Taiwan, l’un des NPI (nouveaux pays industrialisés), a de fortes capacités en matière de technologie que nous autres en Haïti, nous ne sommes pas encore en mesure d’exploiter.
Les informations concernant ce nouveau projet ont été rendues publiques par le ministre administrative de la présidence, Jose Ramon Peralta, après une réunion tenue avec les membres de la Commission nationale pour les chaussures et l’ambassadeur de Taiwan, Thomas Ping-Fu Hou, et une équipe de techniciens de la haute technologie en RD, qui a présenté une analyse de l’industrie de la chaussure en République dominicaine et la nécessité de préparer le personnel qui y intègre.
Le fonctionnaire a déclaré que, en raison de la forte demande prévue par la formation des entreprises dans l’industrie de chaussure, on estime qu’au cours des cinq prochaines années, le pays aura besoin d’environ 30 mille personnes pour soutenir la croissance dans le secteur à moyen terme.
Quand nous parlons du secteur des chaussures en RD, nous ne parlons pas d’un petit secteur, les taiwanais à eux seuls ont un total de 22 entreprises engagées dans la fabrication de chaussures opérant dans les zones franches du pays, et crée plus de 13 500 emplois directs. Tout cela est possible car l’attraction des investissements étrangers, que ce soit des asiatiques, européens ou américains, n’est pas juste une campagne de communication, car les mesures à adopter et les politiques a adopter sont très sérieuses. Voilà, ils font éloge de la stabilité économique et politique, comme condition fondamentale. Nous devons être honnêtes, a la place des investisseurs étrangers, comment allons nous aveuglement investir de l’argent dans un pays comme Haïti ou les élections sont organisées toujours sur fond de crise, très en retard, pour des résultats contestés qui débouchent toujours sur des casses, incendies et autres. Comment les investisseurs peuvent être à l’aise s’ils savent que le ministre avec lequel ils négocient est très instable et peut être change à importe quel moment ? Comment l’investisseur peut être convaincu que Haïti est suffisamment attirant si nos prisonniers peuvent laisser les prisons tranquillement ? Comment l’investisseur peut être convaincu que Haïti est suffisamment attractif si nous avons passe 17 premiers ministres en 24 ans ?
Haïti sera vraiment ouvert aux affaires, quand ce pays sera politiquement stable avec également un minimum de stabilité institutionnelle. Les investisseurs nous suivent de très près, ils sauront quand ils doivent venir, nos mots de bienvenue ne suffiront jamais.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000