Haïti-Économie: Perspectives de relance du secteur agricole…Quand enfin ce secteur pourra-t-il jouer son rôle dans l’économie haïtienne..?
Le Président Michel Martelly a annoncé à la fin de l’année 2012 que l’agriculture serait l’une des principales priorités dans l’agenda économique 2013 du gouvernement, et que le lancement d’un plan de relance agricole permettra au pays d’atteindre 70% d’autosuffisance alimentaire, d’ici 2016.
Les démarches visant à trouver des fonds pour relancer ce secteur se poursuivent depuis après l’ouragan Sandy, qui a coûté plus de 100 millions de dollars américains à ce pauvre secteur, le plus vulnérable des catastrophes naturelles.
En effet, ce week-end dernier, dans le cadre de cette perspective de relance de l’agriculture mise en œuvre par le ministère de l’agriculture, un accord a été signé entre l’Ambassadeur de Taïwan accrédité en Haïti, M Bang-Zyh Liu et le Ministre des Affaires Étrangères, Pierre Richard Casimir.
Dans ce mémorandum d’entente, le gouvernement taïwanais a pris l’engagement de mettre à la disposition d’Haïti 10 millions de dollars américains sur une période de 4 ans, afin d’augmenter le développement de la filière céréalière, dans la plaine de Torbeck et certaines zones dans la plaine de la Vallée des Cayes.
Suivant les termes de cet accord, le gouvernement taïwanais, un grand partenaire bilatéral d’Haïti, s’engage à décaisser 2 millions de dollars en 2013 pour l’agriculture ; 3.25 millions en 2014 ; 2.5 millions en 2015 et 2.25 millions en 2016.
Après la signature de cet accord, l’Ambassadeur taïwanais a exprimé toute sa satisfaction et a déclaré ‘’Il est temps pour qu’Haïti et Taïwan s’engagent dans le combat pour la relance de la production agricole, vu les difficultés auxquelles confronte le secteur’’. Selon M. Liu, l’Ambassadeur de Taiwan, ce qui est important, c’est que cet accord concrétise la volonté commune des deux gouvernements de donner aux agriculteurs haïtiens les moyens leur permettant de devenir autonomes et plus performants.
Il faut rappeler que dans son rapport après le passage de Sandy, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) avait estimé qu’Haïti aura besoin plus de 70 millions de dollars pour relancer le secteur agricole au cours des 12 mois de la période post-Sandy.
Durant ces quatre derniers mois près de 30 millions de dollars ont été mobilisés pour ce secteur à différent niveaux. En effet, en novembre dernier l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) avait accordé une aide de 8,5 millions de dollars pour le secteur agricole. Récemment le gouvernement haïtien a mis à la disposition du secteur 410 millions de gourdes, soit environ 10 millions de dollars américains, pour la réalisation des travaux d’infrastructures agricoles. Maintenant c’est au tour du gouvernement taïwanais qui supporte sans précédent le secteur agricole en Haïti, avec l’octroie de 10 millions de dollars sur une période 4 ans.
Représentant environ 25% du PIB national, le secteur agricole, l’un des plus importants de l’économie haïtienne, ne pourra pas vraiment jouer son rôle dans l’économie dans la réalisation de certains petits projets dans des zones ou des régions ciblées. La Plaine de Torbeck est certes une zone importante à développer compte tenu du désordre des cultures agricoles qu’un observateur peut noter. Mais il y a beaucoup d’autres régions dans le Sud, le Centre et le Nord du pays qu’il ne faut pas négliger. Il faut un plan de relance agricole d’urgence véritable qui vise toutes les régions du pays avec des objectifs chiffrés et une estimation du coût de ce plan qui doit être exécuté en toute transparence, avec pour objectif de réduire la faim et la pauvreté en Haïti.
Riphard Serent
Vision 2000