La Chine cherche à promouvoir les investissements en Amérique latine. Haïti doit se positionner

Hier mardi, un forum économique a été organisé dans la ville de Guangzhou (Chine) sous le thème «Partir vers l’Amérique Latine» afin de promouvoir la coopération pragmatique entre la Chine et l’Amérique Latine.

Ce forum de deux jours, a attiré près de 200 participants, dont des responsables gouvernementaux, des diplomates, des institutions financières et universitaires, ainsi que des représentants d’entreprises des deux pays chinois et latino-américains.

En fait, ce forum vise à améliorer la connaissance des entreprises chinoises concernant l’Amérique latine et les aider à pénétrer le marché latino-américain.

Le Vice-ministre des affaires étrangères de la Chine Liu Jiancho qui prenait la parole au cours de cet événement avait affirmé que le gouvernement chinois attache une grande importance aux relations sino-latino-américaine, il estime que ce sont des relations qui sont mutuellement bénéfiques et qui contribuent au développement et à la prospérité mondiale.

Il a ajouté que le gouvernement chinois soutient toujours les entreprises chinoises pour faire des affaires en Amérique Latine, qui offre de son coté un bon environnement d’investissement et beaucoup d’avantages et de facilités aux entreprises chinoises. Une déclaration qui doit nous interpeller en Haïti vu la nécessite pour nous d’améliorer l’environnement d’investissement qui dépend notamment d’un cadre légal approprié et des infrastructures adéquates.

Quel est le poids des échanges entre la Chine et l’Amérique Latine ?

Selon les statistiques, le volume du commerce bilatéral entre la Chine et l’Amérique latine a atteint plus de 260 milliards de dollars en 2013 contre 26,8 milliards en 2003, un chiffre qui est donc multiplié par 10 en 10 ans.

Côté investissements directs étrangers dans la région, les chiffres sont plus faibles, ils sont autour de 80 milliards de dollars Investissements directs chinois en Amérique Latine. Un chiffre qui n’est pas faible en valeur absolue, mais faible par rapport aux IDE en provenance des autres puissances économiques tels les Etats-Unis.

A noter que les investissements américains en Amérique Latine sont presque 40 fois plus élevés que les investissements chinois. Pour leur part, les investissements chinois sont plus canalisés vers leurs voisins asiatiques à presque 60%.

Cependant, il faut reconnaître que la dominance des Etats-Unis sur la région était encore plus grandes dans les décennies antérieures, quand les États-Unis étaient le seul moteur pour la reprise et le développement de l’économie latino-américaine. Mais la situation a évolué depuis le début du nouveau cycle économique de croissance en 2003. Autour de 2005, dans son rapport annuel, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (la CEPALC) a pour la première fois cité la Chine comme le deuxième moteur pour la croissance économique de l’Amérique latine.

En ce qui nous concerne, les échanges commerciaux entre la Chine et Haïti se sont multipliés au cours des dix dernières années. Les motocyclettes de marque Jalling fabriquées en Chine et les voitures chinoises sont très répandues en Haïti comme le camion JAC ou le Cherry QQ ou encore le Great Wall. Il y a aussi le textile, les matières plastiques et les articles électroménagers comme Haier par exemple.

Il faut dire aussi de plus en plus de commerçants haïtiens effectuent annuellement des voyages en Chine pour s’approvisionner en marchandise. Le montant des échanges commerciaux entre les deux pays atteint plus de 100 millions de dollars américains l’année dernière, mais un commerce extérieur dominé par les exportations en provenance de la Chine, face a des exportations haïtiennes négligeable sinon inexistantes.

Ce déséquilibre dans le commerce avec la Chine peut devenir un jour infernal si on ne définit pas des stratégies efficace pour le contenir.

La première chose à faire c’est de s’assurer que nos entreprises produisent en quantité, en qualité et surtout à un prix compétitif sans oublier les facilitations pour qu’elles puissent arriver à pénétrer le marché du travail.

Deuxièmement, il faut définir un panier de produits pour lesquels on a un avantage comparatif. D’ou l’importance des choix stratégiques en termes de gestion des exportations.

Il faudra analyser sérieusement les caractéristiques de base du marché chinois pour mieux le comprendre et pour que nos entreprises puissent arriver à exporter vers la deuxième puissance économique mondiale. Cela rentre dans une logique de recherche de marché et un besoin de diversification de partenaires. Peut être avec une dynamisation du commerce avec la Chine on serait moins dépendant des produits dominicains. Car aujourd’hui les produits dominicains représentent plus d’un tiers de nos importations soit 34% contre 11% pour les produits chinois.

Il faut aussi deux autres conditions critiques qui hypothèquent pour le moment toute expansion significative des échanges commerciaux entre les deux pays. Les investisseurs chinois, d’après certaines sources d’affaires, se méfient beaucoup du marché haïtien et de son milieu des affaires ou les règles du jeu souvent ne sont pas claires.

Haïti doit devenir effectivement open for business, avec un cadre approprié qui respecte les standards internationaux de base.

Un autre point sensible est le rapport traditionnel d’Haïti avec le grand rival de principe de la Grande Chine, qui est le Taiwan. Il est claire que la Chine ne développe pas une trop bonne coopération économique avec les pays qui reconnaissent l’indépendance de Taiwan comme c’est le cas d’Haïti et de 22 autres petits pays d’Afrique, du Pacifique et de l’Amérique. Nous pensons qu’il faut absolument un nouveau modus operandi diplomatique entre ces trois pays pour faciliter les choses et pour ainsi stimuler les échanges. Donc, les progrès dans les rapports commerciaux voire économiques d’Haïti et de la Chine continentale doivent remplir ces conditions. Un dossier qu’on doit prendre très au sérieux, car la Chine deviendra de plus en plus incontournable dans le commerce internationale.

CHIFFRE POUR AUJOURD’HUI: 4000

En 2013 le volume échanges commerciales de la Chine a atteint 4000 milliards de dollars américains. Ce qui fait d’elle la première puissance commerciale mondiale, et représente donc a elle seule près de 12% du commerce mondiale.

Etzer Emile, Radio Vision 2000

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