USA/Thanksgiving : Barack Obama gracie des dindes

L’hôtel W à Washington est un repaire de célébrités. Ses salons luxueux ont accueilli Elvis Presley, Harrison Ford, les pontes du Congrès, sans oublier Dominique Strauss-Kahn… Depuis lundi, cet établissement historique ultrachic compte parmi ses clients de marque deux dindes – de vrais oiseaux – qui, grâce à Barack Obama, ne passeront pas à la casserole. Comme tous les ans pour la fête de Thanksgiving, le président des États-Unis gracie une dinde au cours d’une cérémonie très officielle avec discours et bénédiction, et lui épargne ainsi de terminer ignominieusement farcie aux huîtres dans un four, comme 46 millions de ses congénères.

Les deux volatiles blancs et dodus, originaires cette année d’une ferme de Virginie, ont été acheminés sous escorte policière jusqu’au W, où, pendant deux jours, ils ont été traités aux petits oignons. Et ce n’est pas une façon de parler. Les dindes sont logées dans une suite avec vue imprenable sur la Maison-Blanche, sont gavées au soja bio et aux airelles et paradent en glougloutant dans le bar panoramique sur le toit en attendant d’être présentées, mercredi, à Barack Obama.

Vingt-deux oiseaux ont été graciés jusqu’à présent. Selon la légende, le président Lincoln, le premier qui se serait prêté à l’exercice, aurait accordé la vie sauve à une dinde pour faire plaisir à son fils qui s’était attaché à l’animal. En 1963, le président Kennedy a rendu la dinde à sa ferme en disant : « Celle-là, on va la laisser grandir. » Mais c’est Bush père qui a lancé la tradition de la « grâce présidentielle » en 1989. L’heureuse élue a été envoyée couler une retraite paisible dans un parc de Virginie baptisé – ça ne s’invente pas – « Le parc de la poêle à frire » !

Entraînement

Pendant un temps, les dindes ont été expédiées à Disneyland pour participer à la parade de Thanksgiving. Aujourd’hui, les volatiles finissent leurs jours en pension au Mount Vernon, propriété de George Washington, tout près de la capitale. Cela n’empêche pas un destin tragique… Beaucoup de ces animaux trop gavés souffrent de maladies liées à l’obésité et meurent dans l’année qui suit leur grâce.

Comment sélectionne-t-on la dinde qui aura la vie sauve, ou plutôt les dindes, car on en choisit toujours une paire, de peur que l’une d’entre elles ne tombe malade le jour J et ne puisse remplir sa fonction ? Tout est question de comportement. L’animal doit être « imposant, calme, cool et maître de lui », savoir « gonfler ses plumes et se pavaner un peu », expliquait l’an dernier Sherrie Rosenblatt, de la Fédération nationale de la dinde.

Pour que l’oiseau garde son calme face aux paparazzi lors de la cérémonie dans les jardins de la Maison-Blanche, il subit un entraînement pendant plusieurs semaines où on l’habitue aux flashes des caméras, aux bruits des téléphones portables et à la foule. Les noms des graciées 2012, chacune pesant la bagatelle de 18 kilos, sont restés secrets et ne seront dévoilés que lors de la cérémonie. Les dindes rescapées l’an dernier portaient les doux noms de Paix et Liberté.

Source et image: http://www.lepoint.fr

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