Mario Andrésol croit qu’au mois d’avril il y aura une amélioration

C’est en tout cas, la garantie du Secrétaire d’État à la sécurité publique qui a fait cette déclaration, lors d’un entretien téléphonique sur les ondes de radio Caraïbes, ce lundi 3 février 2025. Un lundi marqué par une ombre de peur bleue au sein de la population de la région métropolitaine de Port-au-Prince, paralysant même l’école, suite à la déclaration des gangs proférant de fortes menaces au cours du week-end. Ce lundi matin, les communes de Delmas, de Pétion-Ville et de Kenscoff notamment, ont été sous alerte a constaté Haiti Press Network (HPN).

« J’accepte cette fonction pour apporter un plus à la sécurité du pays. Le pays se retrouve constamment menacé depuis des lustres par des gangs qui se regroupent en coalition de criminels pour y instaurer le mal. D’ailleurs, je pouvais, si je le voulais, occuper un plus gros poste de décision depuis déjà quelque temps au niveau de l’État, après avoir quitté la tête de l’institution policière. Donc, c’est pour mieux dire que je ne suis pas à ce poste de Secrétaire d’État à la sécurité publique pour amuser la galerie », a soutenu l’ancien chef de la Police Nationale d’Haïti.

De poursuivre : « Je suis là pour permettre aux déplacés internes de pouvoir regagner leur demeure. Voilà ce que je viens faire à ce niveau au sein de l’État ; et je ne compte pas baisser les bras facilement », a lâché plus loin Andrésol avec fermeté.

Néanmoins, pour obtenir les résultats souhaités, Mario Andrésol, croit que l’appui et la volonté réelle d’autres responsables de l’État sont nécessaires, afin de pouvoir mater le climat de l’insécurité qui constitue depuis des années, le problème majeur de tous les Haïtiens.

De la nécessité d’harmoniser les décisions

Par ailleurs, le Secrétaire d’État qui a environ trois semaines en poste, a dénoncé en passant un problème d’harmonisation existant au plus haut niveau des autorités de l’État. Ce qui entrave généralement, d’après lui, les résultats escomptés surtout dans la planification des modes opératoires et les approches stratégiques.

Selon Mario Andrésol qui appelle à la correction de ces méfaits, ce sont ces mêmes problèmes d’harmonisation et du manque de sérieux dans les prises de décisions, qui conduisent le pays à cette dégénérescence sur le plan sécuritaire particulièrement, où l’insécurité et la criminalité exacerbées ont fini par prendre le dessus sur la société qui vit depuis quelque temps dans la terreur et l’angoisse.  

M. Andrésol dit avoir estimé important pour les décideurs de ce pays de s’arranger à corriger urgemment ce problème d’harmonisation dans les prises de décisions.  Il a jugé aussi nécessaire de dresser la barre des manquements sévères relevés au sein de la PNH, en ce qui a trait aux règlements internes pour la plupart, a-t-il jugé, piétinés par certains agents, alors que les haut-gradés de l’institution, restent, dans certains cas, les bras croisés.

Interrogé sur le drame qui s’est produit la semaine dernière dans la commune de Kenscoff, où malgré leurs forfaits, des criminels sont toujours présents, suivant le cri des riverains jusqu’à ce lundi 3 février, Mario Andrésol dit avoir cru que c’est le même dilemme d’harmonisation qui en est la cause.

Une réponse qui semble être justifiée. Car, a constaté HPN, comme le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé l’avait, sans gêne aucune indiqué, les plus hautes autorités de la République, étaient au courant que des bandits lourdement armés manifestaient la velléité d’envahir la commune de Kenscoff.   

« Je suis prêt à aider à aller dans la bonne direction. Prêt à apporter ma quote-part à l’élaboration d’un Plan de sécurité en lien avec la réalité qui se présente aujourd’hui, moyennant la résolution du problème d’harmonisation et de chicaneries au sein des plus hauts responsables de l’État », a-t-il martelé.

Mario Andrésol assimile ce dilemme d’harmonisation de travail au niveau de l’État à des défaillances d’ordre technique et politique. « Il faut apprendre à identifier ces problèmes et les résoudre pour trouver un minimum de sérénité devant favoriser une meilleure harmonisation de travail entre les différentes entités de l’État », a-t-il balancé, avant d’informer qu’Haïti ne dispose même pas d’un pilote d’hélicoptère.

L’ex-officier de police a considéré que c’est le même problème d’harmonisation qui fait que plus d’une centaine de véhicules blindés commandés par la PNH, ne parviennent malheureusement pas jusqu’à présent, à résoudre cette insécurité qui demeure. Pour lui, la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), n’est pas utilisée à bon escient pour aider les forces de l’ordre locales à assujettir les actions des bandits et reprendre la possession des espaces contrôlés par ces gangs.

Toutefois, questionné autour de la faisabilité des élections générales à la fin de l’année 2025, tel qu’il a été annoncé par le Coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, Mario Andrésol dit croire que c’est possible la réalisation de ces joutes électorales, moyennant l’harmonisation. Ce mot, a observé HPN, qui a servi de plaque tournante dans son intervention tout au long de l’entretien.

Source:HPN