La majorité des secteurs refusent de désigner des représentants au CEP d’Ariel Henry

Ariel Henry va devoir revoir ses prétentions sur la formation du nouveau Conseil électoral provisoire. La plupart des secteurs invités à désigner des représentants au sein du CEP évoque la question de l’insécurité qui prévaut dans le pays pour décliner la demande de la Primature.  « Étant donné le climat d’insécurité et la division persistante entre les acteurs politiques, les évêques estiment que les conditions  ne sont pas réunies pour que le Conseil électoral puisse travailler en toute quiétude et selon les attentes de la population. Pour cette raison, ils s’abstiennent de désigner, pour le moment, un représentant au Conseil électoral provisoire », a écrit la Conférence des évêques dans une correspondance adressée mardi soir au Premier ministre, a confié au Nouvelliste le père Loudger Mazile, porte-parole de la CEH.

Le président de la Fédération protestante d’Haïti a indiqué que son secteur prendra une décision sur la demande de la Primature avant ce week-end. « Notre plus grande préoccupation c’est l’insécurité », a soutenu le pasteur Calixte Fleuridor, qui intervenait sur plusieurs médias dans la capitale. « L’insécurité n’épargne personne. Au moment où je vous parle, nous avons beaucoup de fidèles et de pasteurs qui sont encore entre les mains des ravisseurs », a-t-il dénoncé.

Le Sant Karl Lévêque faisant partie du secteur des organisations des droits humains, invité à désigner un membre au CEP, a décliné aussi l’invitation de la Primature. Dans une correspondance adressée au Premier ministre dont Le Nouvelliste a eu copie nous lisons : « Notre foi dans l’avenir d’Haïti et notre conviction dans les principes sacro-saints de la démocratie nous obligent à vous notifier de l’impossibilité pour la SKL d’accéder à votre demande sous le format attendu, et ceci, pour de multiples raisons: nous considérons que la conjoncture politique actuelle impose la nécessité d’avoir un large consensus entre les acteurs à travers un accord qui reflètera l’intérêt général du peuple haïtien dans sa plus grande diversité… »

« Loin de nous ériger en de véritables conseillers du gouvernement, nous estimons que rien de sérieux, de bien et de bon ne saura se réaliser en Haïti sans un minimum de sérénité. Ainsi, nous vous suggérons d’abord et avant tout de commencer par adresser le problème d’insécurité et le kidnapping qui rongent les familles haïtiennes. L’envoi de signaux clairs en ce qui concerne le dernier point serait de nature à créer la confiance et à faciliter tout éventuel processus impliquant le peuple haïtien », a écrit SKL au Premier ministre.

Les associations de patrons de presse ANMH et AMIH ne se sont pas encore concertées formellement sur la demande de la Primature, a confié au journal le président de l’AMIH. Cependant, Venel Remarais précise avoir eu des contacts téléphoniques informels avec Jacques Sampeur, président de l’ANMH, sur le dossier. Même si Remarais estime justes les raisons de sécurité évoquées par Sampeur pour ne pas désigner de représentants au CEP, il aurait préféré une prise de position commune entre les deux associations, selon ce qu’il a dit au journal.

Selon lui, la prise de position de Jacques Sampeur sans concertation avec l’AMIH « donne l’impression qu’il y a quelque chose d’autre que l’insécurité » évoquée par le président de l’ANMH. Toutefois, Venel Remarais a dit reconnaitre que l’insécurité qui prévaut dans le pays est un véritable handicap.

D’un autre côté, le président de la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (CORPUHA) avait déjà dénoncé au Nouvelliste la méthode utilisée par la Primature pour demander aux secteurs de désigner des représentants au CEP, selon le professeur Jean Robert Charles.

Le président de la CORPUHA a souligné que selon l’accord publié dans le journal officiel du pays, chaque secteur mentionné doit désigner un représentant pour former le CEP de neuf membres, et non trois représentants. « Pour avoir été publié dans Le Moniteur, l’accord a une valeur légale.  Ils sont contraints de respecter ce qui est écrit », a-t-il soutenu.

Selon cet accord politique signé entre Ariel Henry, des partis politiques et des organisations de la société civile, le Conseil électoral provisoire devait être formé huit jours après la formation d’un nouveau cabinet ministériel. Le CEP devrait être formé aussi selon l’esprit de l’article 289 de la Constitution.

 

 

 

 

 

Source: Le Nouveliste

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