L’industrie du kidnapping tue l’économie
L’actualité reste dominée par la question de l’insécurité à travers le pays qui ne reste pas sans conséquences sur l’économie, notamment l’augmentation sans précédent des cas de kidnapping dans la capitale haïtienne et dans certaines villes de province. Ce mardi 1er décembre, lors d’une activité sur les Objectifs de développement durable (ODDs) organisée par le Ministère de la Planification, en partenariat avec le PNUD et avec le support du Groupe Croissance, des maires de la commune des Gonaïves et du Nord-Ouest expliquaient comment l’insécurité constitue un obstacle au développement de leurs communes.
Une industrie de kidnapping qui devient de plus en plus très insupportable et qui :
- décapitalise des familles haïtiennes, tout en laissant même des situations d’endettement au niveau de certaines d’entre elles qui devaient contracter des prêts pour payer des rançons;
- et décourage certains investissements et ralentit les activités économiques, notamment après 6 heures du soir, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences sur la consommation (composante du PIB) et le chiffre d’affaires de beaucoup d’entreprises, alors que l’Etat prélève des taxes sur la richesse créé dans l’économie et sur la consommation, donc une baisse des activités ne manquera pas non plus d’avoir des conséquences même sur les recettes de l’Etat dans une certaine mesure.
Cette industrie de kidnapping est sur le point de gaspiller les fêtes de fin d’année, alors que beaucoup de membres de la diaspora, au cours du mois de septembre dernier, manifestaient le désir à venir passer cette période de fête avec leurs proches en Haïti, ce qui constituerait une bonne source de rentrée de devise (en numéraire/cash) pour l’économie, dans un contexte où nous avons déjà des dollars en cash qui quittent l’économie pour aller en République Dominicaine et au Panama pour des activités d’importation.
Nous continuons à tirer la sonnette d’alarme auprès des autorités, car la situation d’insécurité dérange vraiment l’économie, la paix sociale et d’esprit, dans un contexte déjà où le chômage bat son plein après le pic du coronavirus et que des gens ne se débrouillent que dans les rues pour leur assurer un minimum vital.
Le constat est clair qu’aucune mesure concrète jusqu’ici de la part des autorités du pays n’est prise pour sauver les fêtes de fin d’année qui ont toujours été une période extrêmement importante pour l’économie haïtienne.
Riphard Serent, MPA
Economie