Agriculture et finances publiques : Des protocoles d’accord entre le MEF, le FDI et la BRH

L’actualité économique de ce lundi 23 novembre est marquée notamment par ces protocoles d’accord signés la banque centrale, le Ministère des Finances (MEF) et le Fonds de Développement Industriel (FDI), des accords portant sur :

  • un fonds de garantie partielle de crédit aux petites et moyennes entreprises (PME) agricoles et celles tournées vers l’exportation ;
  • la gestion de ce fonds de garantie par le FDI,
  • le pacte de gouvernance économique et financière
  • et les transferts automatiques des chèques du Trésor public à la BRH.

Deux de ces accords ont particulièrement retenu notre attention. D’abord l’accord sur le fonds de garantie partielle de crédit aux PME agricoles et aux entreprises  tournées vers l’exportation. Il s’agirait ici, selon notre analyse, d’un complément à la circulaire 113 qui permet déjà aux entreprises évoluant dans le secteur agricole d’avoir accès à un financement de 6% d’intérêt sur une longue période. Cet accord sur le fonds de garantie devrait donc faciliter l’octroi de beaucoup plus de crédit dans le secteur agricole, d’autant plus le dernier décret-loi donne beaucoup plus de marge de manœuvre à la BRH pour travailler avec les institutions de microfinance et le MEF est prêt à contribuer à hauteur d’un (1) milliard de gourdes dans ce fonds.

Il faut ajouter que la gestion de ce fonds de garantie est confiée au Fonds de Développement Industriel (FDI) à travers un protocole d’accord signé entre le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le FDI. Parlant de crédit, il faut dire que la mise en place de ce fonds de garantie est une bonne initiative, mais il reste beaucoup à faire pour améliorer le cadre de l’environnement des affaires qui se détériore en Haïti avec l’insécurité et qui ne se limite donc pas au crédit accordé par le système financier.

Le deuxième accord qui a retenu notre attention est celui portant sur le pacte de gouvernance économique et financière signé entre la BRH et le MEF. Cela fait peut-être pour une 3e fois depuis 2016 que ces deux entités ont décidé de poursuivre avec cet instrument, à la recherche donc d’une meilleure gestion au niveau des finances publiques.

Quel sera la capacité de l’Etat à respecter ce pacte de gouvernance fixant un plafond de financement monétaire de 39.7 milliards de gourdes pour cet exercice dans un contexte d’une enveloppe budgétaire très ambitieuse de 254 milliards de gourdes ?

Un accord à suivre de très près cette année, mais d’un autre côté l’Etat doit commencer par développer d’autres modèles de financement du budget, au-delà des bons du trésor, comme le fait la République Dominicaine en vue de réduire davantage le recours au financement de la banque centrale qui ne reste pas sans des conséquences sur le taux de change et l’inflation.

 

Riphard Serent, MPA

Economiste

 

 

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