La plateforme Garr déplore le manque de dépistage au niveau des marchés frontaliers d’Haïti avec la République Dominicaine

La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) signale des difficultés de dépistage du Covid-19 (nouveau coronavirus) chez toutes les personnes, qui fréquentaient, le lundi 16 mars 2020, les marchés frontaliers, avec la République Dominicaine, en raison d’une certaine affluence dans les points frontaliers Carizal/Comendador (Elias Pina), Malpasse/Malpaso (Jimani) et Ouanaminthe/Dajabon.

« Au niveau de Carizal, les fonctionnaires sont présents, mais les barrières de ce point restent fermées. Les agents de santé sont là, mais très peu de personnes font le dépistage du Covid-19 », rapporte la plateforme Garr, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

« Au point frontalier Carizal / Comendador (Elias Pina), à Belladère (Plateau central), certaines mesures sont adoptées du côté d’Haïti, mais elles restent insuffisantes ».

Seules les ressortissantes et seuls les ressortissants haïtiens munis de passeports, ont pu subir le test de dépistage du Covid-19, alors qu’au niveau de la porte d’entrée du côté d’Haïti, aucune disposition n’est prise, afin de tester les usagères et usagers de la frontière, qui n’ont pas de passeport, constate la plateforme Garr.

Ces usagères et usagers constituent la majorité de celles et ceux, qui traversent la frontière avec la République Dominicaine.

Equipements de protection non disponibles, pour certains agents, comme pour ceux de l’Office national de la migration (Onm), et absence de matériels de prévention, comme masques, gants, gels hydro alcooliques, serviettes jetables, etc., sont parmi les observations, faites par la plateforme Garr.

Toutefois, en raison d’un nombre réduit d’usagères et d’usagers à Malpasse/Malpaso (Jimani), les tests de dépistage du Covid-19 toucheraient quasiment tout le monde.

« Au niveau de Ouanaminthe/Dajabon (Nord Est), (…) les marchandes et marchands, ainsi que d’autres acheteuses et acheteurs, qui ne pouvaient plus attendre, ont emprunté la route, passant par la rivière Massacre, trompant ainsi la vigilance des autorités. Ce qui n’est pas un fait nouveau ».

Par rapport aux mesures de « contrôle », mises en place pour les points frontaliers, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés se demande si les nombreux points de passage non officiels ne sont pas aussi concernés.

Sans accompagnement approprié, les mesures restrictives, annoncées par le gouvernement d’Haïti, au niveau de la frontière avec la République Dominicaine, pourraient, plutôt, contribuer à faire augmenter les opérations de contrebande et les risques d’entrée du Covid-19 dans le pays, craint la plateforme Garr.

Le regroupement d’organisme de défense et de promotion des droits des migrantes et migrants déplore le manque d’informations des habitantes et habitants, dans les zones frontalières, sur la pandémie du Covid-19 ainsi que sur les mesures restrictives du gouvernement, dont une disponibilité de tests de dépistage, seulement dans les points officiels frontaliers avec la République Dominicaine.

La plateforme Garr invite les autorités haïtiennes, en particulier le chef du gouvernement irrégulier, Joseph Jouthe, à s’assurer de la circulation d’une communication claire, adaptée à la réalité frontalière et aux différents groupes concernés.

Fournir des équipements de protection adéquats aux agentes et agents qui travaillent sur la frontière, renforcer les relations avec les autorités locales de toutes les communes frontalières, pour que les consignes puissent être respectées dans les points officiels aussi bien que dans les points non officiels, sont parmi les propositions, faites par la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés.

Le regroupement de défense et de promotion des droits des migrantes et migrants préconise d’utiliser les structures communautaires, pour activer la sensibilisation sur les comportements à adopter face à la pandémie du Covid-19 dans les sections communales d’Haïti.

A travers les Ministères de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), des affaires étrangères et des cultes (Maec), des travaux publics, transports et communications (Mtptc) et le Service maritime et de navigation d’Haïti (Semanah), le gouvernement haïtien tend à durcir, au fur et à mesure, les dispositions, visant à prévenir le Covid-19 (nouveau coronavirus), sur le territoire national.

La mesure de fermeture de la frontière haitiano-dominicaine, entrée en vigueur depuis le lundi 16 mars 2020, s’inscrirait dans le cadre des dispositions, visant à prévenir l’introduction du nouveau coronavirus en Haiti, selon une note du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales.

 

Source: APR

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