-1.4% de croissance prévue pour l’économie haïtienne en 2020 par la Banque mondiale
Dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale pour la période 2020-2022, la Banque mondiale prévoit jusqu’ici que l’année 2020 est une année perdue en Haïti sur le plan économique, car selon les prévisions des économistes de l’institution, la croissance réelle du PIB d’Haïti cette année devrait négative, soit -1.4%, après avoir enregistré -0.9% de croissance en 2019.
Toutefois, il faut dire qu’il s’agit de prévision. Donc ça ne veut pas dire qu’effectivement l’économie haïtienne enregistrera une croissance négative en 2020. On peut toujours remonter la pente. La Banque mondiale peut toujours réviser ces prévisions à la hausse, si elle constate qu’il y a des signaux positifs qui sont envoyés dans l’économie et qu’il y a des secteurs ou des branches d’activités qui progressent d’un trimestre à un autre, à partir de l’ICAE de l’IHSI que attendons impatiemment, tout en espérant un dénouement de la crise que traverse cette institution des plus importantes pour l’économie.
Alors que les prévisions économiques sont très sombres pour Haïti avec -1.4% de croissance, beaucoup de pays d’Afrique continuent de faire des efforts pour améliorer les conditions de vie de leur population et gérer une stabilité macroéconomique. C’est le cas par exemple du Rwanda qui devrait en 2020 enregistrer une croissance économique d’environ 8%, selon les prévisions de la Banque mondiale, suivi du Bénin 6.7% de croissance, Ouganda 6.5%, le Népal 6.4%, l’Ethiopie 6.3% et Burkina-Faso 6% de croissance économique.
Plus près de nous, au niveau de la région de l’Amérique latine et de la Caraïbe, la croissance de la région devrait être dirigée par la République Dominicaine, selon les prévisions de la Banque mondiale. En effet, la croissance de l’économie dominicaine pourrait atteindre 5% en 2020, celle du Panama 4.2%, la Colombie 3.6% et Honduras 3.5%.
Il faut dire que ces prévisions de croissance négative pour Haïti sont faites surtout sur fonds d’incertitudes socio-politiques et elles confirment jusqu’ici une poursuite de la récession économique qui a débuté en 2019.
Une croissance négative encore prévue pour Haïti voudrait dire que l’économie ne créera pas de richesse cette année. Par conséquent, il n’y aura pas de création d’emplois et l’Etat ne pourra pas compter sur des recettes fiscales plus importantes.
Ces prévisions de la Banque mondiale pour Haïti doivent nous interpeller tous, car si Haïti enregistre encore une croissance négative cette année, il y aura de graves conséquences à la fois politiques, sociales et économiques incluant plus de personnes en insécurité alimentaire.
Il n’est pas trop tard pour remonter la pente, en envoyant des signaux positifs tant sur l’échiquier politique que sur le marché ou le climat des affaires pour les 3 trimestres restant de l’exercice fiscale.
Riphard Serent, MPA
Economiste