Crise du carburant, à quand la résolution définitive du problème ?

L’actualité économique reste dominée par cette crise du carburant qui resurgit sur le marché probablement pour une 3ème fois au cours de l’exercice, une situation qui ne manquera pas d’avoir des conséquences économiques et sociales au détriment du bien-être de la population.

Cette crise aurait pu être évitée, si depuis les signaux de la fin du programme petrocaribe, des analyses d’une éventuelle crise de carburant sur le marché étaient  faites, tout en tenant compte de différentes  dimensions de cette crise : la dimension politique, la dimension économique et la dimension managériale.

Le constat est clair. L’Etat, d’une part, est dans presque l’incapacité d’honorer régulièrement ses engagements envers les compagnies pétrolières, car ses recettes sont en nette baisse d’environ 2% sur l’exercice à cause notamment des différentes périodes de paralysies des activités économiques. Ceci a provoqué des problèmes de gestion des flux de trésorerie au niveau des compagnies avec pour conséquences des retards dans la commande de produits pétroliers, alors que le marché doit être approvisionné de 18 à 20,000 barils par jour. D’autre part, la subvention des produits pétroliers, en dépit de son importance pour la sauvegarde du pouvoir d’achat de la classe moyenne et des plus défavorisés, constitue un grand manque à gagner pour le trésor public et un handicap à une meilleure gestion au niveau des finances publiques.

Cette équation n’est pas facile à résoudre pour le moment par rapport aux grands enjeux politiques et économiques. De toute façon, les responsables doivent trouver une solution à ce problème de disponibilité de carburant dans les pompes à essence, car ces raretés ne font que grossir les marchés noirs, où le gallon de la gazoline se vend jusqu’à 1000 gourdes dans certains endroits, ce qui ne manquera pas d’affecter les prix de certains biens et services dans l’économie.

La bonne nouvelle pour le moment c’est qu’un tanker transportant des produits pétroliers pour 4 compagnies se retrouve dans la baie de Port-au-Prince et a commencé à décharger sa cargaison depuis dimanche. Toutefois, la plus grande préoccupation c’est que cette cargaison de 258,000 barils environ ne peut durer qu’environ deux semaines.

La résolution définitive de cette crise est-elle pour demain ?

 

 

Riphard Serent,

Economiste

riphardserent@gmail.com

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