Haïti-Éducation : Début des examens d’État ce lundi sans gros problèmes
Comme prévu dans le calendrier modifié, les épreuves officielles ont débuté, ce lundi 24 juin 2019, dans un contexte particulier de crise socio-politique. Malgré des rumeurs troublantes circulant au cours du weekend, les participants ont bravé le danger. Ils sont au total 241658 candidats qui étaient attendus à ces épreuves par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), à travers les dix Directions départementales scolaires du pays, constate Haiti Press Network.
En uniforme et munis de leurs instruments, des candidats ont été remarqués tôt dans plusieurs rues de la commune de Pétion-Ville. Les plus jeunes sont accompagnés de leurs parents. Fiche d’accès en salle d’examens à la main, ils étaient nombreux à avoir pris la direction de leur siège respectif en vue de subir les examens d’État. Des examens qui évalueront, évidemment, les efforts déployés durant une longue et difficile année académique.
Environ 8 heures du matin, beaucoup de candidats s’étaient déjà regroupés devant plusieurs établissements choisis comme siège d’examens par le ministère dans cette commune. La présence policière était aussi remarquable dans cette commune devenue depuis quelque temps la cible des manifestants violents, engendrant ainsi une certaine peur à de nombreuses personnes qui hésitent de fréquenter ce lieu ces temps-ci, observons-nous.
« Je suis contente d’être enfin sur le point de boucler cette difficile année scolaire. Je vais réussir. J’y crois. J’ai beaucoup étudié. J’espère que les textes d’examens seront seulement à ma portée », a déclaré Saëlle, visiblement fière de pouvoir gagner son siège d’examens quoique les rumeurs de la veille.
La réaction n’a pas été trop différente pour Sébastien qui semble lui, avoir eu la peur dans l’âme, avant de prendre la direction de son siège.
« Je vais composer pour réussir. Rien que cela ! Mais je dois avouer que j’ai eu peur ce matin en quittant la maison par rapport aux risques de désordre que marque la rue », nous siffle-t-il, l’air un peu anxieux comme ce fut le cas pour tant d’autres candidats.
L’Ouest, le gros lot
Pour l’Ouest, le département qui accueille toujours le plus grand nombre de participants, les examens démarrent sans anicroches dans les seize districts scolaires. Sauf dans deux endroits, notamment à Lilavois où l’on enregistre de petits problèmes, mais qui ne tardent pas à être résolus, nous a fait savoir le directeur départemental d’éducation de l’Ouest, Louis Fritz Dorminvil, joint au téléphone par l’Agence.
Quant au directeur du Bureau national des examens d’État (BUNEXE), le professeur Renan Michel, il s’est dit étonné de voir les candidats répondre en si grand nombre, tenant compte de la situation précaire du climat sécuritaire en ce moment difficile que traverse le pays.
« J’ai été étonné de voir tous ces candidats répondus à l’appel. Ils étaient vraiment nombreux devant des sièges d’examens, en dépit de toutes les tractations liées à des commotions politiques », nous a signalé le responsable du BUNEXE.
Pas de soucis non plus en province
Des informations qui nous parviennent de diverses contrées dans les villes de province font également état du bon déroulement des épreuves. C’est le cas par exemple de Corail dans la Grand’Anse et de Miragoane dans le département des Nippes, suivant les informations communiquées par les responsables scolaires de ces départements.
À noter que les examens démarrent ce lundi pour les élèves de 9e AF, les ENI et les CEF qui sont respectivement au nombre 238797 candidats, 2372 étudiants et 489, soit au total 241658 participants à l’échelle nationale.
Les élèves de 9e année fondamentale composent ce lundi matin en communication française et cet après-midi en sciences expérimentales.
Pour ce qui concerne la rareté sur le plan du transport public un peu tôt ce lundi matin, le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, le professeur Pierre Josué Agénor Cadet qui intervenait sur les ondes de radio IBO, a donné la garantie que des centaines de bus sont disponibles à travers divers coins pour assurer le transport des candidats en difficulté.
Texte : Alix Laroche
Photo : MENFP
