Jovenel Moïse compte sur la Police nationale pour la reprise des activités dans le pays

Depuis le dimanche 9 juin dernier, le pays est en mode ‘’lòk’’. Les mouvements quotidiens de protestation de l’opposition politique et des groupes organisés comme ‘’Nou Pap dòmi’’ pour exiger la démission du chef de l’Etat ont paralysé ou ralenti considérablement toutes les activités dans le pays. Pour tenter de reprendre la main et permettre la reprise des activités, le chef de l’Etat a rencontré ce dimanche le haut état-major de la police nationale.

Ce dimanche 23 juin encore, des gens ont gagné les rues à Port-au-Prince et dans des villes de province pour continuer d’exiger la démission du président de la République indexé dans le deuxième rapport de la Cour des comptes sur l’utilisation des fonds PetroCaribe. Déjà deux semaines de mouvements de protestation sans répit contre Jovenel Moïse. Une situation qui, comme toujours, a de graves conséquences sur l’économie du pays. Les nombreux appels du gouvernement  pour la reprise des activités sont jusqu’ici sans succès.

« Ce dimanche, je préside une importante réunion, au Palais National, avec les principales institutions chargées de la sécurité publique pour discuter des mesures à mettre en place en vue de garantir la reprise normale des activités sur toute l’étendue du territoire », a informé le chef de l’Etat sur son compte Twitter ce dimanche 23 juin.

« Le président a invité l’état-major et quelques responsables de la police de l’aire métropolitaine. Il a d’abord présenté ses félicitations à la PNH pour son professionnalisme et son souci constant du respect des droits de la personne humaine surtout pour la gestion des mouvements de protestation. Il s’est également renseigné sur les besoins réels et pressants de l’institution policière se référant au discours du DG la police lors de la célébration des 24 ans de la PNH », a rapporté au Nouvelliste une source ayant pris part à la rencontre.

Jovenel Moïse a aussi passé des instructions à la PNH de prendre toutes les dispositions pour faciliter le bon déroulement des examens officiels prévus à partir du 24 juin prochain, a ajouté notre contact.

Sur les réseaux sociaux les avis divergent sur la tenue ou non des examens d’Etat qui débutent ce lundi 24 juin. Des voix s’élèvent pour demander aux protagonistes de permettre aux élèves de boucler l’année scolaire. D’autres relativisent en critiquant ceux qui sont pour la tenue des examens. Une troisième catégorie plus extrémiste, rejette toute idée de permettre aux élèves de terminer l’année scolaire en appelant à intensifier les mouvements anti-Jovenel Moïse.

« J’ai beaucoup apprécié la trêve observée par les Petrochallengers qui ont facilité la 25ème édition de « Livres en folie ». Je souhaite vivement qu’ils fassent autant pour la réussite des examens d’Etat. Les enfants ont besoin de l’encadrement et de la protection de tous », a dit le sénateur Joseph Lambert sur son compte Twitter.

Le président de la Chambre des députés a lui aussi déclaré sur son compte Twitter : « Je demande à la Police Nationale et à la justice de sévir avec la dernière rigueur contre celles et ceux qui voudront s’en prendre à nos enfants /nos écoles lors des examens officiels de ce lundi.  Depi gen flagrans, chak Sitwayen se yon bon polisye depi se poun defann pitit nou. »

« Dans ce contexte, il n’est pas prudent d’inviter les parents à envoyer leurs enfants dans des salles d’examens. C’est une question de sagesse », a indiqué pour sa part, Me André Michel, porte-parole du Secteur démocratique et populaire.

« Au sein de Nou Pap dòmi, nous soutenons toute forme de mobilisation pacifique mais, souligne-t-elle, la mobilisation ne doit pas obligatoirement paralyser la vie sociale », a déclaré Velina Charlier

« C’est très bien de demander une trêve pour que les élèves puissent aller à l’école ou subir les examens officiels, mais il faudrait la demander pour tous les élèves », dit-elle en mentionnant le cas des enfants de La Saline qui n’ont pu se rendre à l’école cette année à cause de la situation qui régnait dans cette zone depuis novembre 2018.

Ils sont 241 658 candidats subiront du 24 au 28 juin les épreuves officielles à travers tout le pays avant les examens de la classe terminale.

Il faut rappeler que le vendredi 14 juin, le Premier ministre nommé Jean-Michel Lapin avait déjà rencontré les directeurs généraux de l’administration publique afin de s’assurer de la reprise des activités.

A cause des grèves et des mouvements de protestation, le ministre de l’Economie et des Finances a avoué lundi dernier que  pour le moment, l’État n’a même pas la capacité de payer régulièrement ses employés. Les fonctionnaires et les contractuels de l’État n’ont toujours pas leur chèque du mois de mai.

Robenson Geffrard

Le Nouvelliste

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