Des balles, du sang, des blessés et des morts

L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a reçu mercredi dans la soirée entre 9 et 11 heures plus d’une vingtaine de cas de plaies par balle après la fusillade perpétrée à Carrefour-Feuilles par des bandits armés. Les hôpitaux, durant les trois dernier mois, enregistrent une explosion de cas de plaies par balle. Les médecins, à bout de souffle, tirent la sonnette d’alarme.

Au service des urgences orthopédiques, il n’y a pas un mètre carré qui ne soit occupé ce jeudi matin. Tous les lits sont remplis. Une dame, victime des hommes de Ti Je, chef de gang de Savane-Pistache, assise sur un banc, pousse par moments des cris. La douleur est intenable. Elle a reçu une balle à l’omoplate droite. La balle a transpercé son corps. « Doulè a rèd, mwen pa kapab pale », soupire-t-elle devant les journalistes.

Johnny Alexi, plus lucide, allongé sur un lit aux services des urgences chirurgicales, raconte le récit d’une soirée sanglante où des bandits n’avaient aucune pitié même pour des enfants et des femmes. « On était un groupe d’amis, assis à l’impasse Eddy à tuer le temps, avant d’aller nous coucher. Alors qu’on blaguait, deux hommes se sont pointés et sans hésiter se sont mis à nous mitrailler. L’ami qui était tout près de moi est mort sur le coup. J’ai eu la vie sauve parce que mon heure n’était pas encore arrivée », croit-t-il, ajoutant qu’au moins cinq personnes ont péri dans cette fusillade.

À quelques pas de Johnny, une autre dame gémit. Au total, ils étaient une vingtaine à se trouver entre la vie et la mort à cause des malfrats. Selon le Dr Préden Morinvil, chef service des urgences à l’HUEH, les patients ont bénéficié des soins de santé. Ils sont pour l’heure soit admis dans les services spécialisés, soit renvoyés chez eux.

Face à la recrudescence des cas de plaies par balle, certains médecins tirent la sonnette d’alarme. « Cette situation est insupportable. Elle affecte même le personnel médical », soutient le Dr Edson Augustin, responsable de la Fondation Saint-Luc. « Il y a une explosion des cas de plaies par balle ces trois derniers mois. Durant le mois d’avril, on a déjà reçu 30 cas, le triple de ce qu’on traite habituellement à l’hôpital Saint-Luc », confie le médecin.

À l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti(HUEH), la situation est similaire. « Depuis le mois d’octobre 2018, on reçoit presque pratiquement chaque jour entre 1 et 3 cas de plaies par balle au service des urgences avec bien entendu des pics comme le week-end de la Toussaint quand il a eu les tirs à Martissant et à Carrefour-Feuilles où en trois jours on avait reçu 16 plaies par balle. Hier soir, on en a reçu une vingtaine. Deux sont arrivés décédés, deux sont morts dans le service et un est mort en salle d’opération », a affirmé le Dr Préden Morinvil.

Depuis le mois de février, l’Hôpital Bernard Mevs reçoit en moyenne 2 ou 3 cas par jour, informent les Dr Bitar. Le centre d’urgence de Médecins sans frontières reçoit, quant à lui,  assure la prise en charge d’au moins cinq cas de plaies par balle.

Edrid St Juste

Le Nouvelliste

Une pensée sur “Des balles, du sang, des blessés et des morts

  • 2 juillet 2019 à 3:03
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    Bonswa Valery Numa se pi bèl emisyon ou jodia a paske gen anpil moun ki edifye a travè emisyon an ,bravo pagen moun Kap di moun ki nan sistèm nan pral fache avè w

    Sin te ka jwenn emisyon de fwa pa mwa li tap bon peyi a

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