La Police nationale d’Haïti va reprendre la main sur la sécurité dans les rues…
Alors que la Police nationale s’apprêtait à organiser les funérailles de deux policiers tués à La Saline et à Chalon récemment, des bandits armés ont assassiné, mercredi matin, un inspecteur de police à Martissant. Dans les rues de la capitale, au vu et au su de tous, des bandits armés sèment la terreur en rançonnant passants et automobilistes. Face à cette recrudescence de l’insécurité dans l’aire métropolitaine, le directeur général de la Police nationale d’Haïti a organisé une rencontre d’urgence mercredi avec tous les responsables des commissariats et des unités spécialisées de la PNH pour reprendre en main la sécurité dans les rues.
Les usagers de la route nationale numéro 2 ont vécu une situation particulièrement dangereuse mardi après-midi au niveau de Martissant quand des bandits lourdement armés ont profité de l’embouteillage pour rançonner les automobilistes. Une opération qui a duré des heures. « Ils ont pointé leurs armes à feu sur ma tête pendant qu’un autre fouillait le véhicule. Ils ont tout emporté, téléphones, argent, portefeuille contenant mes pièces d’identité…tout… », a confié au Nouvelliste une des victimes.
Dans une interview accordée mercredi au Nouvelliste, le directeur général de la Police nationale dit avoir appris la nouvelle. Michel-Ange Gédéon a précisé que d’autres zones dans l’aire métropolitaine ont déjà vécu cette situation. C’est pourquoi, a-t-il dit au journal, il a organisé mercredi une rencontre d’urgence avec tous les responsables des commissariats et des unités spécialisées de la police à Port-au-Prince et dans les zones avoisinantes.
« J’ai discuté avec eux un redéploiement sur le terrain », a rapporté au journal le chef de la police. Désormais, a-t-il garanti, la police aura une présence constante sur la route de Martissant. Toutefois, il a souligné que l’embouteillage sur la route nationale numéro 2 est aussi une question d’infrastructures routières. Mais M. Gédéon a rassuré qu’il y aurait un important déploiement aux heures de pointe pour assurer la sécurité des usagers.
Il a promis aussi que la police renforcerait sa présence dans les voies alternatives. Il faut souligner que, ces derniers mois, les routes secondaires à la nationale numéro 2 sont contrôlées par des bandits armés. Tous ceux qui utilisent ces voies se font attaquer et dépouiller.
Dans cette interview accordée au Nouvelliste, Michel-Ange Gédéon a souligné que la police allait renforcer sa présence non seulement sur la route nationale numéro 2, mais un peu partout dans l’aire métropolitaine. « Aujourd’hui, nous sommes en train d’expérimenter un plan dans la zone de La Saline », a-t-il dit, soulignant que ce plan permet aux habitants de ce quartier de Port-au-Prince de vaquer à leurs occupations.
Outre les dispositions préventives, le chef de la police a fait savoir qu’à travers les services de renseignement, la PNH collecte des informations qui lui permettront de faire des opérations ponctuelles et ciblées dans des zones sensibles.
Lors de cette rencontre mercredi matin avec les responsables des commissariats et des unités spécialisées de la PNH, Michel-Ange Gédéon leur a rappelé qu’avant sa nomination comme directeur général de la PNH, il était tour à tour responsable des commissariats de Carrefour, de Port-au-Prince et de la DDO dans des moments semblables à aujourd’hui. Une façon pour lui de sensibiliser ses officiers à la nécessité d’agir efficacement pour protéger la vie et les biens de la population.
Interrogé sur ses récentes dénonciations concernant de nouveaux uniformes et des équipements octroyés à l’unité qui assure la sécurité du Palais national, le chef de la police a fait savoir au journal que ses propos ont été bien compris. Pour lui, c’est un sujet qui n’est plus à l’ordre du jour.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste