Des patrons donnent le ton sur le salaire minimum
Des patrons d’entreprises privées dont Réginald Boulos et Dimitri Vorbe pressent les autorités haïtiennes à accorder une hausse significative des salaires aux ouvriers de la sous traitance. Ils préconisent des hausses supérieures à 30% pour les ouvriers de ce secteur spécialisé dans la production de vêtements pour les opérateurs étrangers.
M. Boulos, ancien membre du Conseil Supérieur des Salaires (CSS), prône un salaire de 585 gourdes arguant qu’il faut prendre en compte le taux d’inflation.
Reconnaissant qu’il s’agit d’une décision forte, M. Boulos insiste sur la nécessité de prendre en considération la conjoncture actuelle de protestation qui lie les émeutes de juillet 2018 au mouvement revendicatif de Pétrocaribe.
Il constate que la situation économique est morose notamment en raison de l’absence de nouveaux investissements. Estimant que des sacrifices sont indispensables dans cette conjoncture, M. Boulos exhorte ses collègues du secteur privé à consentir des sacrifices. A son avis on ne peut plus demander aux ouvriers de consentir des sacrifices supplémentaires.
L’effort des patrons permettra aux ouvriers d’améliorer leur pouvoir d’achat dans un contexte économique, social et politique extrêmement difficile, juge M. Boulos.
Le PDG de la Sogener, Dimitri Vorbe, recommande une hausse plus significative pour faire passer le salaire minimum à 600 gourdes.
Regrettant une stagnation des salaires au cours des 5 dernières années, M. Vorbe encourage les patrons à augmenter les salaires de manière unilatérale si le gouvernement refuse de répondre aux revendications des ouvriers. Il encourage un recours à la grève afin de contraindre les autorités à augmenter les salaires.
Les patrons veulent répondre aux revendications des ouvriers de ce secteur et aussi prévenir une accélération imprévisible et incontrôlable du mouvement de protestation en relation avec les manifestations Pétrocaribe.
LLM / radio Métropole Haïti