Lancement de la 8e édition du festival Goûts et saveurs lakay

Sur des tables hautes au bord de la piscine de l’hôtel Palms, il ne reste que des glaçons à moitié fondus dans les « shorts verres ». Le cocktail au rhum Barbancourt, victime de son succès, a été siphonné. L’après-midi, écrasé par une chaleur moite à cause de l’humidité, glisse tranquillement dans un petit tourbillon olfactif, de dégustation joyeuse de griot, de boulette de morue sur fond d’un techno branché et d’échos de conversations entre chefs, sponsors, fonctionnaires. Des minutes filent avant le lancement officiel de la 8 e édition du festival gastronomique Goûts et saveurs lakay. Avant que le soleil ne s’éclipse totalement, Jean Max Chauvet, au début de la cérémonie, a d’abord pris le temps de rendre hommage à ses partenaires, chef Stéphane et Joanne Buteau, les cerveaux de Culinary Event, instigateur du festival dont l’un des objectifs est de créer une plateforme pour mettre en valeur la gastronomie haïtienne, les produits du terroir.

Sans inhibition, Jean Max Chauvet soutient que le festival est le résultat d’un travail d’équipe, l’expression de la foi de sponsors comme Rhum Barbancourt, Delta « dans l’importance de la gastronomie dans le développement touristique du pays ». Il est reconnaissant que d’autres partenaires comme Buh, AIC aient rejoint l’aventure soutenue depuis le début par l’Association touristique d’Haïti (ATH). Pour Jean-Sébastien Buteau, le festival est devenu un évènement touristique qui a pris « une ampleur internationale ».

Avec une autre aune, Andy Durosier, directeur général du ministère du tourisme, mesure l’importance de ce festival dans le renforcement de la gastronomie haïtienne, « un avantage sérieux pour la destination Haïti ». Ce festival a d’autres effets. L’exposition médiatique et la valorisation de nos produits comme de notre savoir-faire a aidé à renforcer la professionnalisation de l’art culinaire. « J’ai remarqué que de plus en plus de jeunes veulent devenir chefs », a observé Andy Durosiers, sur le podium, a côté de Jean- Marc Gardère de la société Rhum Barbancourt, décidé à marcher sur les traces de son frères, feu Thierry Gardère. Le partenariat du Rhum Barbancourt avec le festival « s’inscrit dans notre vision de montrer une image positive du pays »,a soutenu le représentant du rhum dont la réputation d’excellence a longtemps dépassé nos frontières.

Pour Adrian Brisson, AIC et BUH, sont heureuses d’être les partenaires du festival Goûts et saveurs lakay. « C’est naturel de nous associer à cet événement. Qui dit tourisme, dit investissement et protection », a soutenu Adrian Brisson, aussi spontané que l’est le député de Pétion-Ville, Jerry Tardieu, élogieux à l’égard des organisateurs du festival, « un événement touristique majeur ». Il a salué la foi des investisseurs et des opérateurs de ce secteur sensible, fragile qui continuent de parier sur l’avenir. En ces temps difficiles, particulièrement après les événements violents des 6,7, 8 juillet 2018. Le pays n’est pas condamné, a souligné Jerry Tardieu, qui appelle à « semer au son du canon, à récolter au son du clairon ».

Sur le front, chef Stephane a confié que le niveau atteint par le festival est le résultat de 8 ans de travail acharné pour qu’Haïti construise sa carte de visite grâce à sa gastronomie. D’autres chefs d’origine haïtienne comme Paul Henry Toussaint, Jouvens Jean, Mélissa François, Chef T, Grégory Gourdet ont mis la main à la pâte, se sont’inspirés du terroir pour porter le terroir sur des tables à l’étranger, dans des festivals de notoriété internationale. Ils sont des ambassadeurs de la gastronomie et ont cette reconnaissance du ministère du Tourisme, a informé chef Stéphane, qui a donné rendez-vous au village gourmand, au Karibe, vendredi soir, pour une nouvelle aventure avec plus de 60 chefs haïtiens et étrangers…

Roberson Alphonse

Le Nouvelliste

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