L’inflation en République Dominicaine versus l’inflation en Haïti
Écrit par Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000
L’Indice des Prix à la Consommation (IPC) de la République dominicaine en Juillet a cru de 0,18% en rythme mensuel. Le groupe des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées a contribué le plus à la variation de l’indice en Juillet, avec une augmentation de 0,50% par rapport à Juin, selon le rapport.
Pendant ce temps, la banque centrale dominicaine a noté que l’inflation cumulée pour les sept premiers mois de l’année était de 1,20% et l’inflation en rythme annuel par rapport à Juillet 2016 a été de 2,54%.
En Haïti, les chiffres de l’IPC pour le mois de juillet ne sont pas encore publiés, mais on se rappelle qu’en Juin dernier, l’inflation avait atteint 15,8%, soit l’inflation la plus élevée depuis celle d’octobre 2008, qui était de 18%. Donc, à moins d’un mois de la rentrée des classes, les familles les plus vulnérables se retrouvent dans une situation particulièrement difficile avec la montée continue des prix des biens de première nécessité sans oublier la scolarité, le loyer et d’autres biens et services.
Il est encore plus difficile pour ces millions de familles qui ne travaillent pas sur une base régulière, donc pas de revenus surs. D’ailleurs 2/3 de la population occupée, en d’autres termes qui travaillent dans ce pays, font de l’auto emploi, pour la plupart dans des activités précaires, irrégulières et informelles.
L’économie a beaucoup d’attente sur le secteur agricole qui d’ailleurs a déjà enregistré des taux de croissances négatifs aux deux premiers trimestres de l’année fiscale en cours. L’économie haïtienne a besoin de croissance, pour une production de richesse plus importante, des emplois plus nombreux pour des pouvoirs d’achats plus élevés.
Pour l’instant, plus de 30% des familles sont totalement dépendantes des envois de fonds de la diaspora, et plusieurs centaines jeunes désespérés s’en vont chaque jour pour chercher des opportunités ailleurs.
Haïti doit absolument redevenir plus vivable. La création d’emploi et la stabilité des prix deviennent incontournables.