Les exportations de mangues de Baní (RD) ont rapporté $6.9 millions à l’économie dominicaine

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste /  riphardserent@gmail.com  | Radio Vision 2000

 

 

Les producteurs de mangues dans la zone de Baní en République Dominicaine (RD) ont écoulé environ 44 millions d’unités de mangues sur le marché international, ce qui représente 6.9 millions de dollars américains d’exportation de ce produit seulement générés par cette zone en RD, selon ce qu’a rapporté ce matin le quotidien Listin Diario.

Ces informations ont été communiquées ce mardi 3 mai lors d’une importante conférence sur les  »perspectives de promotion et d’exportation de la mangue dominicaine », réalisée au siège de la Confédération Nationale des Producteurs Agricoles (Confenagro) par l’Association des Producteurs de Mangues de Baní (Abapromango).

Selon notre analyse, les exportations de mangues, en provenance de cette zone de Baní seulement en RD, représentent près de 80% des exportations totales d’Haïti en ce produit. Alors qu’au niveau général notre voisin a reçu plus de 20 millions de dollars en exportation de mangues pour l’année 2016, ce qui représente environ 2.3 fois les exportations de mangues d’Haïti.

Lors de cette conférence hier en terre voisine, le président du Cluster de Mangue Dominicaine, Rafael Leger, a fait une déclaration vraiment surprenante qui devrait interpeller nos autorités haïtiennes, en disant que dans les années 2000, Haïti exportait des millions de boites de mangues, alors qu’eux-mêmes (RD)  étaient dans les 300,000, mais qu’aujourd’hui ils nous ont dépassé largement, avec une croissance exponentielle vers l’Europe, les USA et les îles de la Caraïbe. Il faut rappeler que les exportations de mangues d’Haïti ont chuté de plus de 30% en 2016, passant de 13 millions en 2015 à 8.7 millions de dollars en 2016.

Les autorités dominicaines continuent de mettre l’accent sur leur production nationale à travers des politiques publiques stratégiques dans des filières porteuses de croissance et de rentrée de devises, ce qui a permis à notre voisin non seulement de lutter contre toutes éventuels effets inflationnistes, mais aussi de maintenir une stabilité certaine du peso dominicain par rapport au dollar américain. En fait, en 2016, le peso dominicain s’est déprécié de moins de 1%, contre 26% pour la gourde haïtienne. Tandis que l’inflation en terre voisine évoluait en dessous de 2% en glissement annuel, contre une inflation à double chiffre dans l’économie haïtienne.

Donc, si nous voulons un taux de change stable en Haïti sur long terme, si nous voulons lutter contre l’inflation, nous devons mettre la production nationale au centre de toutes les politiques économiques du pays, comme le gouverneur de la BRH, M. Jean Baden Dubois, l’a si bien réitéré lors du 7ème Sommet international sur la Finance au Karibe Convention Center. Ceci  permettra, entre autres, aux différentes mesures de la Banque centrale d’avoir des impacts positifs sur le long terme pour une économie plus rassurante et une amélioration des conditions de vie dans ce pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *