Sud: insécurité alimentaire, la situation est inquiétante et alarmante
Source Joseph Serizier || Nouvelliste
Les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper sur le marché local. Citons, entre autres, le prix d’un petit sac de riz de quatre marmites (12,5 kg) est passé de 550 à 600 gourdes, le prix d’un gallon d’huile d’olive varie entre 375 et 400 gourdes. On a besoin de 400 gourdes pour acheter un sac de farine (110 livres) et 450 gourdes pour un sac de sucre roux (50 kg). Les prix des autres produits à consommation ménagère sont également à la hausse Des petits marchands et consommateurs, au centre commercial de la ville des Cayes font état de leurs préoccupations face à la flambée des prix de ces produits. Ils affirment que leurs faibles moyens économiques précaires ne leur permettent pas de répondre aux exigences du marché.
Par ailleurs, le secteur agricole, qui représente une part importante dans la balance économique de la région, est en proie à d’énormes difficultés après une longue période de sécheresse qui a frappé ce secteur. Des représentants des organisations paysannes œuvrant dans le domaine agricole estiment que la situation est alarmante et affirment que les agriculteurs sont aux abois. Ils lancent un appel aux responsables de l’État de plancher sur la situation afin d’éviter le pire.
Un haut cadre de la direction départementale Sud du ministère de l’Agriculture, préoccupé par la situation, dresse un tableau très sombre de la sécurité alimentaire dans la région. L’agronome Pierre Jeune soutient que tous les indicateurs décrivant la sécurité alimentaire sont alarmants comme : la capacité de la population de produire sa propre alimentation et de disposer d’un pouvoir d’achat, la disponibilité et la stabilité en quantité suffisante de produits, la qualité des aliments et du régime alimentaire du point de vue nutritionnel.
L’agronome Jeune, qui a une spécialité en agroéconomie et développement rural, avance également des facteurs pouvant expliquer que la situation est alarmante et inquiétante en citant, entre autres, le manque de moyen financier de la population pour produire et se nourrir convenablement, la mauvaise qualité des produits, surtout ceux qui sont importés, le manque d’infrastructures capables de distribuer des aliments sains en quantité suffisante.
L’Observatoire de la sécurité alimentaire du Sud (OSAS), dans son bulletin sur la sécurité alimentaire pour le mois de février 2016, a noté que l’irrégularité des pluies, la faible maîtrise de l’eau pour l’irrigation, l’attaque des cultures par diverses pestes, le maintien à la hausse des prix des produits alimentaires sont les principaux facteurs qui marquent le département du Sud au cours des deux derniers mois et qui sont à même de détériorer la situation alimentaires des ménages les plus pauvres.
L’Observatoire estime que la situation lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com