Investir dans les jeunes pour booster la croissance économique de la région Amérique Latine et les Caraïbes

Autonomiser les 40 % de jeunes Latino-Américains et Caribéens, soit 30 millions, qui ne sont ni en emploi formel, ni en études, ni en formation pourrait enclencher de nouveaux moteurs de croissance, c’est ce qu’a indiqué un dernier rapport conjoint produit par le Centre de développement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), la Commission des Nations Unies pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC) et la Banque de développement de l’Amérique latine (CAF).

En effet, face à cette décélération économique prolongée de la région, avec un PIB qui reculera de 0.9% à 1% en 2016, avant de se redresser en 2017 avec une croissance modeste entre 1.5 et 2%, les trois organisations appellent les gouvernements de la région à investir dans la jeunesse grâce à une meilleure éducation, l’amélioration des compétences et des opportunités d’entrepreneuriat pour attiser la croissance économique et construire une base solide pour le progrès à long terme.

Il faut dire que sept millions de Latino-Américains sont devenus pauvres en 2015, et 25 à 30 millions de Latino-Américains vulnérables risquent de retomber dans la pauvreté au cours des deux prochaines années. Parmi les 30 millions de jeunes individus dans la région ALC qui ne sont ni en emploi formel, ni en études, ni en formation (NEETs), 76% sont des femmes occupant des emplois non rémunérés et au moins 6 jeunes sur 10 vivant dans des ménages pauvres sont NEETs ou travaillent dans le secteur informel.

 Comme indiqué par Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la CEPAL,  »la région peut gagner à mieux intégrer les jeunes, en leur offrant des opportunités en matière d’éducation de qualité, de compétences et d’entrepreneuriat afin de favoriser la croissance et l’inclusion ».

A noter que 50 % des entreprises formelles dans la région ALC font part de leur difficulté à combler des emplois, comparés à 36 % dans les pays de l’OCDE. D’un autre côté, les obstacles à l’entrepreneuriat sont en moyenne 59 % plus élevés dans la région ALC que dans les pays OCDE.

Dans ce contexte, 26 % des jeunes entrepreneurs dans la région se tournent vers l’entrepreneuriat par nécessité, donc non pas par opportunités d’affaires, parce qu’il n’existe pas de meilleures options de travail, comparativement à 16 % dans les pays de l’OCDE.

En Haïti, il est d’une évidence que l »intégration des jeunes entrepreneurs dans les chaînes de valeur du pays est encore limitée ; ces jeunes Haïtiens font face à des défis en termes d’accès au financement, de renforcement des capacités, de développement des réseaux d’affaires et d’une culture d’entreprise, et de réglementation. Des défis qui doivent être souvent abordés et soulevés dans la société haïtienne pour stimuler des actions ou des politiques publiques et faire de l’entreprenariat jeunesse l’un des moteurs de croissance dans le pays.

Riphard Serent, MPA

Economiste

Radio Vision 2000

riphardserent@gmail.com

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